Messenger, premier engin mis sur orbite de Mercure le 17 mars, a déjà saisi plusieurs centaines de clichés depuis le 29 mars au soir, certains de parties de la surface qu'elle n'avait pas photographiées lors de trois précédents survols, selon l'agence spatiale américaine.
Seules 224 images avaient été reçues sur la Terre l’après-midi du 30 mars, a précisé lors d'une conférence de presse téléphonique Sean Solomon de la Carnegie Institution, responsable scientifique de cette mission.
La première de ces images de couleur grise montre un gigantesque cratère de 85 km de diamètre appelé Debussy. Les raies blanches de son impact rayonnent de son centre et s'étendent sur plusieurs centaines de kilomètres. Elles couvrent une partie du pôle sud où les scientifiques pensent qu'il pourrait y avoir de la glace.
Autour de Debussy, la surface de Mercure est maculée de petits cratères.
Ils ont pour la plupart été formés par les retombées de matériaux du sol de la planète projetés dans l'air sous l'impact de gros météorites ayant creusé de très grands cratères, a expliqué Sean Solomon. "Les premières images prises d'orbite et les premières mesures effectuées par les objectifs et les instruments à bord de Messenger ne sont que le début d'un flot de nouvelles informations attendues au cours de l'année à venir", avait-il dit précédemment.
Messenger doit survoler Mercure pendant un an à partir du 4 avril pour cartographier la totalité de sa superficie, a aussi précisé la NASA.
Elle en fait le tour en 12 heures à une altitude minimum de 200 km. "Mercure a de nombreux mystères et nous allons maintenant pouvoir obtenir des informations permettant de percer ces secrets", s'est réjoui dans un communiqué James Head, un géologue et professeur de sciences, membre de la mission Messenger. "Au cours des douze prochains mois, nous allons faire des découvertes tous les jours. (Elles) vont répondre à de vieilles interrogations et révéler de nouveaux mystères que nous ne soupçonnons même pas", a-t-il ajouté. "Par exemple, sur la Terre, on ne comprend pas comment la tectonique des plaques a commencé il y a plusieurs milliards d'années et Mercure pourrait nous éclairer", a poursuivi le géologue.
Cette exploration rapprochée pourrait aussi révéler si l'intérieur des cratères, dans une obscurité permanente, contient de l'eau sous forme de glace et, si oui, comment cela est possible sur une planète aussi chaude (179 degrés en moyenne), a-t-il ajouté.
Messenger avait entamé son périple il y a plus de six ans, survolant à trois reprises Mercure dont la troisième et dernière fois le 29 septembre, avant de se mettre sur orbite ce mois-ci. Ces trois survols avaient permis de photographier la presque totalité de la surface encore mystérieuse de la plus petite planète du système solaire.
Seuls les deux pôles restent à observer, ce que fera Messenger maintenant qu'elle est sur orbite permanente de Mercure.
Outre Messenger, Mariner 10 avait été la première sonde à s'approcher de Mercure et ce à trois reprises en 1974 et en 1975.
AFP/VNA/CVN