Le pape François a dit sa première messe de minuit dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre |
L’air grave, le pontife argentin, arrivé dans la basilique Saint-Pierre au milieu de 30 cardinaux et 40 évêques, a célébré une messe de moins de deux heures, très classique, avec de nombreux chants en latin, qui entend exprimer l’universalité de l’Église. Elle s’est terminée bien avant minuit.
Une prière pour les persécutés au nom de leur religion a été prononcée en chinois, alors qu’au moins 9.000 chrétiens meurent en raison de leur foi chaque année dans le monde.
Neuf mois et demi après l’élection de Jorge Mario Bergoglio, comme 265e successeur de Pierre, son message retransmis par les télévisions de 65 pays était très attendu.
Jésus, a-t-il dit dans une courte homélie claire et simple, «a placé sa tente parmi nous. En lui est apparue la grâce, la tendresse, la miséricorde». Il n’a fait aucune allusion aux débats de société comme le faisait son prédécesseur Benoît XVI, mais opposé les «ténèbres» du monde à la «lumière» de Dieu.
«Le Seigneur vous répête : n’ayez pas peur ! Moi aussi, je dis: n’ayez pas peur. Le Seigneur pardonne toujours. Là est notre paix», a ajouté l’ancien cardinal de Buenos Aires à l’adresse de 1,2 milliard de baptisés catholiques.
À la fin de la cérémonie, il a porté dans ses mains, accompagné d’une dizaine d’enfants des cinq continents, une statuette de l’enfant Jésus jusqu’à une crèche dans la basilique.
Une autre crèche, napolitaine, avait été inaugurée sur la place Saint-Pierre. Intitulée «Franscesco 1223-Francesco 2013», elle marquait le lien entre saint François d’Assise qui avait prêché la pauvreté radicale et le pape qui a annoncé vouloir «une Église pauvre pour les pauvres».
À Bethléem, le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, devait appeler à une «solution juste et équitable» au conflit israélo-palestinien, dans son homélie de Noël.
De Bethléem, en présence du président palestinien Mahmoud Abbas et du chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton en visite rivée, le prélat devait rappeller aussi «tous les drames de l’humanité sur les cinq continents : des guerres civiles en Afrique au typhon aux Philippines, en passant par la situation difficile en Égypte et en Irak et la tragédie syrienne».
Aux Philippines, les rescapés du typhon Haiyan ont fêté la Nativité avec ferveur au milieu des ruines, malgré les morts et les destructions.
En Centrafrique, la capitale Bangui, toujours en effervescence, passait un triste réveillon de Noël sous couvre-feu et dans la psychose de nouvelles violences. Les messes catholiques et les cultes protestants avaient été avancés dans l’après-midi pour raisons de sécurité.
Nouvelles violences à Gaza
À Bethléem, le lieu de la naissance de Jésus dans la tradition chrétienne, la place de la Mangeoire, en face de la basilique de la Nativité, avait pris des allures de kermesse. Des pères Noël et bonshommes de neige gonflables s’efforçaient d’apporter de la bonne humeur. Mais le climat était assombri.
Les violents incidents se sont multipliés en Israël, en Cisjordanie, et dans la bande de Gaza.
Mais en dépit des violences et de l’impasse politique, la Terre sainte se préparait à accueillir le pape François en mai prochain, un voyage prévu mais pas encore annoncé officiellement.
Dans son message de Noël, la semaine dernière, le patriarche latin de Jérusalem avait assuré que le pape argentin «avait dans le cœur la Terre Sainte et le Moyen-Orient».
AFP/VNA/CVN