La police anti-émeutes a tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des lances à eau contre des manifestants. |
"On va remettre chacun à sa place", a dit le dirigeant islamo-conservateur devant une foule vibrante de sympathisants de son Parti de la Justice et du Développement (AKP) dans la province de Giresun, sur les bords de la mer Noire.
"Quiconque ose nous faire mal, semer des troubles ou nous tendre des pièges dans ce pays, nous lui casserons les bras", a-t-il martelé. Au même moment, à Istanbul, la police anti-émeutes a tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des lances à eau contre une dizaine de milliers de manifestants dénonçant les projets immobiliers grandioses du gouvernement et reprenant les accusations de corruption qui le visent.
Une vaste affaire de corruption a été révélée
Vingt-quatre personnes ont été inculpées à ce jour, y compris les fils du ministre de l'Intérieur, Muammer Guler, et du ministre de l'Économie, Zafer Caglayan, ainsi que le Pdg de la banque publique Halkbank, Suleyman Aslan. Au domicile de ce dernier, la police a saisi 4,5 millions de dollars cachés dans des boites à chaussures. Dimanche 22 décembre, certains des manifestants brandissaient des boites de chaussures pour le rappeler.
Sérieusement ébranlé par cette tempête politico-financière qui survient à quatre mois des élections municipales, M. Erdogan à lancé une purge de chefs de la police, à qui il reproche de ne pas avoir informé leur tutelle politique de l'enquête qui la vise.
Vingt-cinq autres hauts responsables de la police ont été renvoyés, après une première vague d'une cinquantaine de limogeages, ont rapporté les médias le 22 décembre.
AFP/VNA/CVN