>>Macron propose de transférer 3 à 5% des vaccins à l'Afrique
La Promenade des Anglais à Nice, le 20 février. |
Après consultation avec les élus, la préfecture des Alpes-Maritimes a annoncé dimanche 21 février avoir transmis des propositions de mesures, sans préciser lesquelles, au gouvernement.
Les annonces doivent être faites sous peu, probablement lundi 22 février, mais une hypothèse tient déjà la corde, celle d'un confinement localisé le week-end, qui serait une première en métropole.
Le taux d'incidence est particulièrement élevé dans la métropole niçoise, avec plus de 700 cas positifs pour 100.000 habitants, plus de trois fois la moyenne nationale (190), tandis qu'environ 10% des tests de dépistage s'avèrent positifs (contre 6% pour l'ensemble de la France), dans un contexte de diffusion du variant britannique, plus contagieux.
"La décision est quasi arrêtée. On s'avance vers un confinement le week-end", assurait le député LR Eric Ciotti dans Nice-Matin, disant souhaiter que "le haut pays, qui est moins touché par l'épidémie, soit préservé".
Lors d'une réunion samedi soir 20 février avec le préfet, les élus ont proposé cinq pistes, selon Alexandra Valetta-Ardisson, députée LREM des Alpes-Maritimes, interrogée par France Inter : "port du masque généralisé", "renforcement des contrôles", durcissement de "la jauge pour les centres commerciaux", "confinement ciblé sur le week-end et uniquement sur (...) le littoral" et "l'interdiction des entrées dans le département, sauf motif impérieux."
En revanche, "on a dit que nous ne souhaitions pas un reconfinement général", a-t-elle ajouté.
La mise sous cloche les samedis et dimanches des communes du littoral, de Menton à Théoule-sur-Mer, a les faveurs du maire LR de Nice, Christian Estrosi, pour décourager l'afflux de touristes.
Dans le même temps, "on ne prive pas pour autant l'activité économique de tourner pour les commerçants, pour les artisans", argue-t-il.
"La tendance n'est pas bonne"
Cette piste ne fait toutefois pas l'unanimité chez d'autres maires du littoral, qui estiment que le problème est avant tout niçois, comme le maire LR d'Antibes, Jean Léonetti.
Le confinement local, en vigueur depuis le 5 février à Mayotte, est jusqu'ici inédit en métropole.
En Moselle, également confrontée à une flambée du COVID liée notamment au variant apparu en Afrique du Sud, cette piste avait été évoquée avant d'être écartée.
La situation de ce département frontalier de l'Allemagne, qui connaît aujourd'hui 283 infections pour 100.000 habitants, pourrait pousser le gouvernement d'Angela Merkel à classer ce territoire comme zone à haut risque, selon un groupe de médias allemands.
"Je n'ai pas très bien compris pourquoi la Moselle n'en avait pas fait plus, parce que le risque est élevé de voir arriver ce variant sud-africain" dans l'ensemble du pays, s'étonnait samedi soir 20 février sur BFMTV Rémi Salomon, président de la commission médicale de l'AP-HP.
Et d'évoquer une situation très fragile dans le Nord et en Ile-de-France. Pour lui, "on est aujourd'hui au pied du mur" et un reconfinement national "va arriver".
L'ancien ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, propose lui aussi dans un entretien au Journal du dimanche 21 février "un confinement strict de quatre semaines pour (...) reprendre le contrôle de l'épidémie".
Au niveau national, "la tendance n'est pas bonne", a admis le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, au Grand Jury RTL - LCI - Le Figaro, reprenant les mots d'Olivier Véran samedi 20 février à Nice.
Plus de 22.000 nouveaux cas de contaminations ont été enregistrés dimanche, le même niveau que samedi 20 février, et la pression hospitalière reste à un niveau élevé, avec plus de 25.000 malades du COVID hospitalisés dont près de 3.400 en réa.
Et, le weekend ensoleillé a fait craindre un relâchement des gestes barrières. Le ministère de l'Intérieur a fait état dimanche 21 février de près de 4.600 verbalisations la veille dans toute la France pour non respect du couvre-feu.
"La tendance n'est malheureusement pas à desserrer la contrainte", a estimé M. Attal, réitérant que l'objectif du gouvernement est, autant que possible, d'éviter un troisième confinement.
Vendredi 19 février, l'Élysée avait dit se donner 8 à 10 jours pour décider si les contraintes actuelles devaient être relâchées ou resserrées, selon des parlementaires de la majorité, qui ont participé à une vidéo-conférence avec la présidence de la République.
Gabriel Attal a également défendu la stratégie vaccinale, assurant que "la France est le pays de l'UE dans lequel il y a eu le plus" de premières injections du vaccin.
AFP/VNA/CVN