COVID-19
La vaccination accélère, inégale entre pays riches et pauvres

Plus de 200 millions de doses administrées dans le monde : pour faire face à la pandémie de COVID-19, les gouvernements comptent plus que jamais sur la vaccination, qui accélère mais révèle aussi les inégalités entre pays riches et pauvres.

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Des patients attendent après avoir été vaccinés à Colombo (Sri Lanka), le 20 février.

Il aura fallu moins de trois semaines, depuis le 2 février, pour doubler le nombre de doses injectées : à 10h00 GMT samedi 20 février, au moins 201.042.149 doses avaient été administrées, dans 107 pays au minimum, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles.

Ce chiffre est sous-estimé, car deux grands pays, la Chine et la Russie, n'ont pas communiqué de nouvelles données depuis une dizaine de jours. Mais il révèle aussi une sur-représentation des pays riches : quelque 45% des injections ont été réalisées dans les pays du G7, qui n'hébergent pourtant que 10% de la population mondiale.

Les dirigeants du G7 se sont ainsi engagés vendredi 19 février à partager une partie des vaccins avec les pays pauvres.

Ils ont notamment annoncé plus que doubler leur soutien collectif à la vaccination, à 7,5 milliards d'USD, notamment via le programme onusien Covax, piloté par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le président français Emmanuel Macron a proposé que l'Europe et les États-Unis livrent "le plus vite possible" 13 millions de doses de vaccins à l'Afrique pour que le continent puisse vacciner ses 6,5 millions de soignants.

Premières vaccinations en Australie

Un projet de résolution du Royaume-Uni, distribué au Conseil de sécurité de l'ONU, invite les pays riches à donner des doses de vaccins contre le COVID-19 aux pays à faibles revenus.

L'entreprise de biotechnologie américaine Novavax s'est elle engagée à mettre à disposition du programme Covax 1,1 milliard de doses de son candidat vaccin, a indiqué vendredi 19 février l'Alliance du Vaccin (Gavi).

Il y a du retard à rattraper : à ce jour, plus de neuf doses sur dix (92%) ont été administrées dans des pays à revenu "élevé" ou "intermédiaire de la tranche supérieure" (au sens de la Banque mondiale), qui ne concentrent qu'une grosse moitié de la population mondiale (53%). Parmi les 29 pays à "faible" revenu, seuls la Guinée et le Rwanda ont commencé à vacciner.

Israël est, de loin, le pays le plus en avance, près de la moitié (49%) de sa population ayant reçu au moins une injection. Un Israélien sur trois (33%) a même reçu la seconde dose.

Le ministère israélien de la Santé a affirmé samedi 20 février que l'inoculation des deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech s'était avérée efficace à 95,8% pour empêcher de contracter le COVID-19.

D'autres États commencent tout juste leur campagne de vaccination.

Plus de 200 millions de doses de vaccin contre le COVID-19 administrées dans le monde, données au 20 février.

En Australie, le Premier ministre Scott Morrison, ainsi qu'une octogénaire et plusieurs soignants, ont reçu à Sydney une première dose du vaccin Pfizer/BioNTech, à la veille du véritable coup d'envoi de la campagne de vaccination lundi 22 février.

La Nouvelle-Zélande a lancé la sienne samedi 20 février, alors que le pays a été largement félicité pour sa gestion de l'épidémie et n'a connu que 26 décès sur une population de cinq millions d'habitants.

En Roumanie, près de 300 sans-abri ont été vaccinés. C'est l'un des premiers pays d'Europe à s'attaquer à l'immunisation de cette catégorie vulnérable.

L'Autorité palestinienne a pour sa part annoncé vendredi 19 février un accord avec Israël pour vacciner quelque 100.000 Palestiniens travaillant sur le territoire israélien.

Troisième vaccin russe

La distribution des vaccins est parfois émaillée de scandales : en Argentine, le ministre de la Santé, Ginés González García, a démissionné vendredi 19 février après des révélations selon lesquelles il proposait à ses amis de se faire vacciner au ministère sans prendre rendez-vous dans un hôpital.

La distribution du vaccin de BioNTech et Pfizer pourrait être facilitée : il peut finalement être conservé pour deux semaines à des températures plus élevées que celles actuellement prescrites (entre -80 et -60 degrés), selon des données publiées vendredi 19 février par les deux laboratoires.

La Russie a annoncé de son côté avoir enregistré son troisième vaccin contre le COVID-19 baptisé "Kovivak", dont 120.000 doses seront mises en circulation au milieu du mois de mars, après le vaccin Spoutnik V, homologué en août, et EpiVacCorona, en octobre.

La pandémie a fait au moins 2.453.070 morts dans le monde depuis son apparition, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles.

Inquiet devant la progression des variants du virus, le Canada imposera à partir de lundi 22 février des tests de dépistage à sa frontière terrestre avec les États-Unis, actuellement accessible uniquement pour les déplacements "essentiels", a annoncé Ottawa samedi 20 févier. Et au Cambodge, une recrudescence de cas de contaminations touchant la communauté chinoise expatriée a conduit les autorités à boucler samedi 20 février la petite île de Koh Pich (île Diamant), reliée à la capitale Phnom Penh par plusieurs ponts.


AFP/VNA/CVN

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