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La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal, à Paris, le 30 octobre 2019. |
"Comme dans la Hongrie d’Orban, le Brésil de Bolsonaro ou la Pologne de Duda, les études postcoloniales et décoloniales, les travaux portant sur les discriminations raciales, les études de genre et l’intersectionnalité sont précisément ciblés", considèrent les signataires de la tribune (enseignants, chercheurs...), estimant "une telle ministre indigne de nous représenter et nous demandons, avec force, sa démission".
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche avait dénoncé le 14 février "l'islamo-gauchisme" qui, selon elle, "gangrène la société dans son ensemble et l'université n'est pas imperméable", avant de demander mardi 16 février au CNRS "un bilan de l'ensemble des recherches" qui se déroulent en France, afin de distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme.
Les signataires, parmi lesquels l'économiste Thomas Piketty ou la sociologue Dominique Méda ont souligné que la loi de programmation de la recherche, portée par la ministre et adoptée le 20 novembre dernier, et le manque de moyens accordés à l'université sont les principales raisons "qui entravent (leur) travail".
"Nous ne pouvons que déplorer l’indigence de Frédérique Vidal, ânonnant le répertoire de l’extrême droite sur un + islamo-gauchisme + imaginaire, déjà invoqué en octobre 2020 par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer", ont insisté les signataires.
Le CNRS avait accepté mardi 16 février de participer à l'étude demandée par la ministre sur "l'islamo-gauchisme", regrettant cependant "une polémique emblématique d'une instrumentalisation de la science" et un "slogan politique (qui) ne correspondait à aucune réalité scientifique".
Jean-Michel Blanquer a, au contraire, décrit samedi 20 février "l'islamo-gauchisme" comme un "fait social indubitable" qu'il faut "regarder en face", ajoutant que "certains essayent toujours de minimiser ce projet politique".
"C'est un mot qui n'a pas forcément un contenu scientifique" mais "décrit une réalité politique", a jugé Jean-Michel Blanquer, ajoutant que c'était "un terme très global".
AFP/VNA/CVN