>>Les États-Unis sortent de l'accord de Paris et leur éventuel retour dépendra de l'élection
>>Les États-Unis officialisent leur sortie de l'accord de Paris sur le climat
Le président américain Joe Biden. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Près de quatre ans après l'annonce par Donald Trump du retrait des États-Unis, ce retour de la première économie du monde, deuxième plus grosse émettrice de C02, signifie que la quasi totalité des nations de la planète sont aujourd'hui parties prenantes de l'accord signé en 2015. Entré en fonctions le 20 janvier, Joe Biden avait décidé immédiatement de ce retour.
"Nous ne pouvons plus repousser ou faire le strict minimum pour répondre au changement climatique", a insisté vendredi 19 février M. Biden à la Maison Blanche, lors de son premier grand discours de politique étrangère à la Conférence sur la sécurité de Munich. "Il s'agit d'une crise existentielle mondiale. Et nous en subirons tous les conséquences", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a aussi assuré dans un communiqué que "le changement climatique et la diplomatie par la science" ne pouvaient plus "jamais être des ajouts optionnels" dans les discussions de politique étrangère.
"Répondre aux menaces réelles du changement climatique et écouter nos scientifiques est au cœur de nos priorités intérieures et étrangères. C'est (un aspect) vital dans nos discussions sur la sécurité nationale, les migrations, les mesures sanitaires internationales, et dans notre diplomatie économique et nos négociations commerciales", a également indiqué le secrétaire d'État.
Faisant l'éloge de l'accord de Paris, négocié par l'ancien président Barack Obama, il a en outre assuré que la diplomatie climatique qui s'annonçait serait cruciale. L'ancien secrétaire d'État et ex-candidat à la Maison Blanche John Kerry, désormais émissaire des États-Unis pour le climat, a de son côté lancé un appel aux États de la planète pour qu'ils revoient à la hausse leurs ambitions climatiques lors du sommet de l'ONU de Glasgow (Ecosse), qui aura lieu en novembre.
"Perdu quatre ans"
"Je pense que nous devons cesser d'utiliser les mots +changement climatique+, et admettre qu'il s'agit dorénavant d'une crise climatique", a déclaré M. Kerry, s'exprimant lors d'un événement virtuel de l'ONU pour marquer le retour des États-Unis dans l'accord.
Manifestation de militants écologistes en octobre 2019 à New York |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous rejoignons les efforts climatiques internationaux avec humilité, en sachant que nous avons perdu quatre ans lors desquels l'Amérique n'était plus à la table" des négociations, a-t-il ajouté. "Mais aussi avec ambition, sachant que (l'accord de) Paris seul ne fera pas ce que la science nous dit qu'il faut faire".
Avant Glasgow, Joe Biden a prévu de tenir un autre sommet sur le climat, le 22 avril, pour coïncider avec la Journée de la Terre. Le président américain s'est engagé à ramener à zéro les niveaux de pollution dans le secteur énergétique américain d'ici 2035, et que l'économie américaine atteigne une neutralité carbone d'ici 2050.
Son prédécesseur, Donald Trump, allié de l'industrie des énergies fossiles, était d'avis que l'accord de Paris était injuste envers les États-Unis. Mais les ambitions de l'accord sont principalement non-contraignantes, chaque pays élaborant ses propres mesures. Un point sur lequel avaient insisté Barack Obama et John Kerry lors de la signature en 2015, soucieux de l'opposition politique aux États-Unis.
L'Accord de Paris a pour objectif de limiter la montée des températures de la planète à deux degrés Celsius par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle, et de poursuivre les efforts pour limiter cette montée à 1,5 degré. L'élan politique actuel va dans le sens d'une plus grande ambition environnementale, au moment où les conséquences du changement climatique se font de plus en plus visibles.
Une étude récente affirme que 480.000 personnes sont déjà mortes lors de ce siècle en raison de catastrophes naturelles liées à des phénomènes climatiques extrêmes.