Nguyên Xiên, un scientifique engagé

Le professeur Nguyên Xiên (1907-1997) est un scientifique et homme politique vietnamien bien connu. Ses contributions pour le développement du pays sont multiples, notamment dans la météorologie.

Nguyên Xiên est né le 27 juillet 1907 dans une famille de mandarins dans la commune de Yên Truong du district de Hung Nguyên (actuellement ville de Vinh, province centrale de Nghê An). Son grand-père paternel est Nguyên Van, mandarin sous le règne du roi Hàm Nghi (1871-1943). C’est M. Van qui baptise son petit-fils «Xiên», qui signifie «bien éclairé». Ce mandarin espérait ainsi que son petit-fils soit digne et suive le chemin de ses ancêtres lettrés.

 

Nguyên Xiên (1er plan, au centre) à la présidence de la 7e session de l’Assemblée nationale (Ire législature) en 1958.

Nguyên Xiên est devenu l’homme que son grand-père attendait... Il étudie à l’école primaire franco-vietnamienne, puis à l’école Quôc Hoc de Huê (province de Thua Thiên Huê, Centre). En 1924, le petit Xiên vient à Hanoi pour intégrer l’école Buoi (lycée Chu Van An actuellement). C’est là qu’il lit des documents secrets échangés sous le manteau et entend pour la première fois le nom de Nguyên Ai Quôc (autre nom du Président Hô Chi Minh). Sa conscience politique naît ici.


Un élève brillant

Au début de l’année 1926, Xiên fait la «grève scolaire» pour porter le deuil du patriote Phan Chu Trinh. Lui et ses camarades sont renvoyés. En 1928, il réussit avec brio le tu tài (baccalauréat) qu’il a préparé en solo. Nguyên Xiên et Hoàng Xuân Han sont recommandés par les lettrés Pham Liêu et Nguyên Khac Niêm pour bénéficier de bourses d’étude en France. Le jeune Xiên choisit le Département d’électromécanique de l’Université de Toulouse.

En 1930, le jeune homme décroche des diplômes en mathématiques (infinitésimal, intégrale et généralité et mécanique rationnelle). Il enchaîne sur un diplôme en physique avec mention très bien. Il poursuit ses études à Paris, à l’Institut Henri Poincaré, une des plus anciennes structures internationales dédiées aux mathématiques et à la physique théorique. Malheureusement, il ne peut aller jusqu’au bout et doit rentrer au pays natal pour aider sa famille en proie à des difficultés économiques.

De retour au pays, Nguyên Xiên embrasse en 1932 une carrière d’enseignant à l’école Thang Long et, en 1935, à l’école Buoi.

De 1936 à 1939 (époque coloniale française), M. Xiên est ingénieur météorologue. C’est même un des pionniers de la météorologie nationale.

 

Nguyên Xiên a donné son nom à une rue de Hanoi.

Dans un premier temps, Nguyên Xiên fait des stages dans la Station météo de Phù Liên, construite en 1902 dans la province de Kiên An (actuellement partie de la ville portuaire de Hai Phong). En 1938, il est muté à Sài Gon (actuellement Hô Chi Minh-Ville) et en 1941, il devient directeur de la Station de Phù Liên. À l’époque, les bulletins météo sont uniquement en français. Il lutte pour former les cadres vietnamiens, demande rejetée par l’administration coloniale.

Un des pionniers de la météo

M. Xiên cherche toujours à développer une météo «par et pour les Vietnamiens». Pour parvenir à cet objectif, il se coordonne avec Hoàng Xuân Han, Dang Phuc Thông dans la publication du journal Khoa hoc (Science) en 1942. La Météorologie nationale, dirigée par Nguyên Xiên, fonctionne bien à l’époque de la guerre contre les agresseurs américains. Après la réunification nationale (en 1975), un réseau est établi dans l’ensemble du pays et une coopération internationale se noue.

Né dans une famille patriote, Nguyên Xiên a aussi de grandes contributions dans l’oeuvre révolutionnaire du pays. «Étant un intellectuel patriote, l’engagement social et politique a toujours été important pour moi», a-t-il confié.

À la station météo de Phù Liên, M. Xiên est président de l’Association de propagande du quôc ngu (vietnamien latinisé) de la province de Kiên An. Le 22 août 1945, avec d’autres intellectuels (Hô Huu Tuong, Nguyên Van Huyên et Nguy Nhu Kon Tum), il adresse un télégramme à Huê pour demander au roi Bao Dai d’abdiquer et de transférer le gouvernement au Viêt Minh, une organisation politique et paramilitaire vietnamienne créée en 1941 par le Parti communiste indochinois. Un jour après, il est nommé, par Hô Chi Minh, président du Comité populaire du Nord (devenu plus tard le Comité administratif du Nord).

De plus, il a été député à l’Assemblée nationale de la Ire à la VIIIe législatures, vice-président du Comité permanent de l’Assemblée nationale de la IIe à la VIe législature (de 1960 à 1987), vice-président du Comité des sciences et des techniques d’État (de 1960 à 1976), membre d’honneur de la Délégation présidentielle du Comité central du Front de la Patrie du Vietnam (de 1946 à 1950). En 1946, à l’occasion de la naissance du Parti socialiste du Vietnam, il a été élu son vice-président. De 1956 en 1988, il en est devenu président.

 

Dinh Thao/CVN

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