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>>À New York, un hôpital de campagne dans Central Park
>>Le nombre de décès liés au COVID-19 a dépassé les 2.000 aux États-Unis
Une douzaine de tentes dressées à Central Park par l'organisation caritative Samaritan’s Purse, à New York le 31 mars |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une douzaine de tentes dressées dans Central Park depuis dimanche 29 mars se préparaient mardi 31 mars à accueillir jusqu'à 70 patients malades du virus provenant de l'hôpital Mount Sinai, tout proche. "On voit des films comme +Contagion+ et on pense que ça ne se produira jamais, alors voir ça pour de vrai, c'est vraiment surréaliste", dit Joanne Dunbar, 57 ans, venue assister à la transformation de ce lieu emblématique de Manhattan.
Après huit jours de travaux menés par le Corps du génie de l'armée de terre des États-Unis, le centre de conférences Javits Center, dans Manhattan, est désormais opérationnel, avec près de 3.000 lits destinés aux malades non atteints du coronavirus, pour permettre aux hôpitaux de se concentrer sur l'épidémie. Quelques rues plus loin, l'imposante silhouette blanche du navire hôpital militaire Comfort, arrivé lundi avec une capacité de 1.000 lits, se détache au milieu des gratte-ciels.
D'autres sites ont été identifiés à travers la première métropole américaine pour servir d'hôpital, dont l'un des bâtiments du complexe de tennis de Flushing Meadows, dans le quartier du Queens, ainsi que des hôtels, destinés à accueillir des personnes contaminées mais pas gravement malades. La capitale économique des États-Unis et l'État de New York en général, qui comptait mardi 31 mars en milieu de journée près de 76.000 cas et 1.550 morts, a engagé une course contre la montre pour augmenter sa capacité hospitalière avant le pic de l'épidémie, attendu d'ici "sept à 21 jours", selon le gouverneur Andrew Cuomo, qui a indiqué mardi 31 mars que son frère, présentateur sur CNN, était lui aussi infecté.
Le gouverneur a appelé les New-Yorkais à "calibrer leurs attentes pour ne pas être déçus chaque jour au réveil", en voyant la situation s'aggraver. "Nous avons environ 20.000 lits dans tout New York" en temps normal, a expliqué le maire, Bill de Blasio. "Nous prévoyons que tous seront transformés en lits de soins intensifs pour des patients du COVID-19 (...) il faut donc tripler notre capacité".
Inquiétude palpable
"Les New-Yorkais sont dans une situation difficile, et on essaie de faire au mieux pour ouvrir des lieux afin de soulager l'augmentation du nombre de cas", a souligné sur CNN le docteur Anthony Fauci, expert en maladies infectieuses qui conseille Donald Trump sur cette crise.
Un soldat de la Garde nationale américaine devant le Centre de conférences Javits Center à Manhattan, |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans cette métropole qui n'a jamais été aussi déserte et silencieuse, où résonnent désormais le soir, comme dans de nombreuses villes européennes, les applaudissements saluant le personnel soignant, l'inquiétude est de plus en plus palpable. Les masques sont omniprésents, et les immeubles n'ont "jamais été autant nettoyés", indique Joel Quesada, agent de nettoyage dans un complexe immobilier de Manhattan, où il est passé de 40 à 55 heures de travail par semaine.
Larry Grossman, directeur d'un supermarché, dit avoir perdu ces derniers jours 14 de ses 75 employés, "soit malades soit ayant peur de venir travailler", malgré les panneaux de verre protecteur installés à chaque caisse. Si New York est plus que jamais l'épicentre de l'épidémie, toute la première puissance mondiale vit désormais dans l'inquiétude avec plus de 181.000 cas recensés et 3.600 morts, un nombre de décès maintenant supérieur au bilan officiel chinois (3.305 morts).
Plus de trois Américains sur quatre sont désormais sous des ordres de strict confinement. La plupart des grandes villes sont touchées, et les foyers apparus ces derniers jours, à Chicago ou à la Nouvelle-Orléans, s'aggravent. Même des Etats ruraux, comme le Montana, qui comptent très peu de cas confirmés, réclament ardemment au gouvernement fédéral masques et kits de tests, essentiellement réservés pour l'instant aux personnes gravement malades et aux plus vulnérables.
Le commandant d'un porte-avions nucléaire américain ancré à Guam, l'USS Theodore Roosevelt, confronté à une contamination galopante, a appelé les autorités à l'aide pour pouvoir mettre son équipage dans des installations permettant une meilleure séparation. Le discours des autorités sur le port du masque, initialement recommandé uniquement pour les personnes au contact direct de malades, de personnes vulnérables ou présentant elles-mêmes des symptômes, est aussi en train d'évoluer.
La cellule de crise de la Maison Blanche "en discute activement", a déclaré le docteur Fauci. "Dès qu'on aura assez de masques, nous réfléchirons sérieusement à élargir ses recommandations d'utilisations".
AFP/VNA/CVN