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Des masques fabriqués à l'usine Kolmi-Hopen de Saint-Barthélemy-d'Anjou près d'Angers, le 31 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon le dernier bilan des autorités, l'épidémie a tué 3.523 personnes au total, dont 499 depuis lundi 30 mars. Le nombre de patients en réanimation a lui plus que doublé en une semaine et atteignait mardi soir 31 mars 5.565 (+458). Le chiffre de décès en France dépasse désormais le bilan officiel en Chine (3.305). Mais de nombreux experts, se basant notamment sur le nombre élevé d'urnes funéraires que les familles ont commencé à récupérer en Chine, estiment le nombre officiel chinois largement sous-estimé.
"Cette situation est totalement inédite dans l'histoire de la médecine française", a souligné le directeur général de la Santé Jérôme Salomon lors de son point presse quotidien. Alors que l'Île-de-France et la région Grand Est restent particulièrement sous tension, les transferts de malades graves vers des zones moins touchées par l'épidémie se poursuivent. Depuis la première opération de ce type le 18 mars, "288 patients lourds ont été transférés vers des régions moins en tension et ce nombre est amené à progresser dans les jours et semaines qui viennent", a indiqué le Pr Salomon.
Critiqué pour le manque de protections auquel est confronté le pays, le président Emmanuel Macron a annoncé que la France allait changer de vitesse dans la production de masques et respirateurs.
À l'issue de sa visite dans l'une des quatre usines françaises de masques, mardi près d'Angers (Maine-et-Loire), le chef de l'État a promis quatre milliards d'euros pour financer des commandes "en médicaments, respirateurs et masques" : la "priorité aujourd'hui est de produire davantage en France et en Europe", a-t-il insisté. Il vise une production de "plus de 10 millions" de masques par semaine en France fin avril et "l'indépendance pleine et entière" d'ici la fin de l'année.
Deux TGV vers la Bretagne
Un tiers des décès enregistrés dans les hôpitaux l'ont été en Île-de-France, où l'épidémie est en train de déferler après avoir frappé l'Est du pays. Pour alléger les services déjà sous pression, alors que le pic n'est encore là, 36 malades des hôpitaux de la région parisienne seront transférés mercredi à bord de deux TGV aménagés de Paris vers la Bretagne, selon les autorités.
Le président Macron (gauche) visite la PME Kolmi-Hopen qui fabrique des masques, le 31 mars à Saint-Barthélémy-d'Anjou, près d'Angers. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le transfert en TGV reste "compliqué", a rappelé le Pr Salomon : les patients sont "surveillés pendant tout le trajet par une équipe de réanimation complète. C'est un processus très lourd et totalement fiable". La situation est très difficile dans le Grand Est et en Île-de-France, a souligné le DGS, renouvelant son appel aux "professionnels de santé compétents en réanimation" pour venir soutenir les équipes dans ces régions.
L'Est de la France n'en a pas fini avec la surtension de ses capacités : mardi soir 31 mars, 21 transferts transfrontaliers étaient ainsi en cours du Grand Est vers le Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse, selon le directeur général de la Santé. Le directeur de l'ARS du Grand Est s'est dit confiant, estimant que la région devrait connaître une diminution des hospitalisations liées au COVID-19 pendant la deuxième quinzaine d'avril.
Mais la directrice de l'hôpital de Metz, Marie-Odile Saillard, a prévenu mardi 31 mars qu'il ne lui restait "que quatre lits pour la journée". Elle avait supplié la veille les autorités de lui accorder "douze transferts tous les jours". En Île-de-France, "ça sature surtout dans les hôpitaux du nord", a précisé sur RTL le Pr Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses Hôpital de la Pitié-Salpêtrière. "Dans mon hôpital, on ouvre en moyenne une réanimation par jour et malheureusement elle est pleine le soir même. On ne pourra pas continuer d'être aussi souple éternellement", a-t-il prévenu.
10.000 respirateurs
Médecins et étudiants en médecine se forment à vitesse grand V aux soins infirmiers pour renforcer les hôpitaux de l'AP-HP. Mais pour agir, ces soignants auront besoin de protection et d'équipements adaptés. Pour répondre aux besoins, la France a dû commander un milliard de masques et organise un "pont aérien" avec la Chine, après une première livraison lundi 30 mars, une seconde cargaison de 12 millions de masques est attendue mercredi 1er avril.
Le COVID-19 en France. |
Le pays a d'ores et déjà passé "des commandes supplémentaires", selon Emmanuel Macron. Outre la production de masques (FFP2, chirurgicaux et autres types vu que 85 prototypes ont été homologués), un consortium d'industriels s'est créé avec l'objectif de fabriquer d'ici mi-mai 10.000 respirateurs.
En outre, une plus grande capacité à tester la population sera une première étape pour organiser la sortie de confinement, qui a démarré il y a exactement deux semaines en France. Alors que les écoles sont à l'arrêt, "entre 5 et 8% des élèves" ont été "perdus" par leurs professeurs qui ne peuvent pas les joindre pour assurer la "continuité pédagogique" souhaitée, selon le ministre de l'Education.
Autre conséquence de l'épidémie, l'aéroport d'Orly fermera ses portes mardi soir 31 mars pour une durée indéterminée, faute de vols et de passagers, n’accueillant plus que les vols d'Etat, les vols sanitaires et les déroutements d'urgence. Quant aux TGV, fortement réduits en raison du confinement, leur trafic a atteint "un plancher" avec seulement 42 TGV par jour contre 700 habituellement, selon la SNCF. Prudents, les voyagistes ont annoncé le report de tous les départs prévus jusqu'au 15 mai inclus, contre fin mars initialement.
AFP/VNA/CVN