"Si la communauté internationale attend de l'UA qu'elle supporte la plus grosse partie de la réponse immédiate à une crise, alors elle a l'obligation de soutenir l'UA pour veiller à ce que cette réponse soit crédible", a déclaré au Conseil de sécurité, Alain Le Roy, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, lors d'un débat sur le récent rapport à ce sujet du secrétaire général des l'ONU Ban Ki-Moon. "Il est impératif d'offrir des ressources à ces activités de maintien de la paix dans un cadre durable et prévisible, sans nuire à la flexibilité nécessaire pour réagir rapidement en cas de crise", a-t-il dit. "Actuellement, les opérations de maintien de la paix de l'UA dépendent entièrement d'un petit nombre de donateurs, toujours les mêmes".
Évoquant le soutien de l'ONU aux missions de l'UA au Soudan et en Somalie, M. Le Roy a souligné que la communauté internationale devait veiller à ce que l'UA puisse disposer du mécanisme le plus efficace lorsqu'elle est mandatée par les 15 membres du Conseil de sécurité pour entreprendre des opérations de maintien de la paix. "Bâtir une Union africaine solide et réactive est indispensable pour l'établissement d'un système complémentaire mondial de maintien de la paix efficace", a-t-il dit.
Le rapport du secrétaire général de l'ONU présente un certain nombre de mesures réalisables immédiatement, comme la rationalisation de la représentation de l'ONU à Addis-Abeba (siège de l'UA), et l'apport de moyens de développement de capacité supplémentaires, a observé M. Le Roy, estimant qu'il s'agirait d'une étape supplémentaire dans le processus de long terme que constitue le soutien de l'ONU au maintien de la paix de l'UA.
"Notre partenariat est fort et basé sur la réalisation que la sécurité, et les moyens de l'assurer, sont une condition préalable nécessaire à un développement durable sur le long terme", a-t-il ajouté. "Cela est particulièrement vrai en Afrique, où l'instabilité et les conflits continuent de saper les espoirs des habitants de nombreux pays".
M. Le Roy a cité un certain nombre de cas dans lesquels l'UA a endossé la responsabilité de situations complexes, avec l'aval du conseil, lorsque les conditions n'étaient pas propices à une participation directe des Nations unies dans le maintien de la paix, soulignant les efforts communs déployés par ces 2 institutions au Darfour (dans le cadre de la force connue sous le nom de MINUAD), ainsi que le soutien de l'ONU au travail de maintien de la paix de l'UA en Somalie (dans le cadre de l'AMISOM) comme exemples des partenariats qui peuvent être établis. "Toutefois, des limites majeures en termes de capacités et de ressources empêchent la réalisation du plein potentiel de ces partenariats", a-t-il mis en garde.
Le rapport de M. Ban détaille une série de mesures pour renforcer les capacités de l'UA dans les missions de maintien de la paix soutenues par l'ONU, et évalue les recommandations formulées par le rapport publié en décembre par le panel UA-ONU, recommandant des mesures concrètes pour renforcer ces relations. Le débat actuel doit réunir 22 représentants.
XINHUA/VNA/CVN