L'Union européenne peut choisir son président

Le traité de Lisbonne remis sur les rails, les dirigeants européens devraient pouvoir commencer la semaine prochaine à choisir les futurs "ministre" des Affaires étrangères et surtout président de l'UE.

Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se retrouveront lors d'un sommet à Bruxelles les 29 et 30 octobre.

La réunion devait être consacrée à convaincre le président tchèque Vaclav Klaus, eurosceptique, de signer le traité de Lisbonne et lever ainsi le dernier obstacle à son entrée en vigueur. Mais le terrain a été en partie déminé le 23 octobre.

M. Klaus paraît prêt à parapher le texte en échange d'une dérogation à la Charte des droits fondamentaux européens, comme pour la Grande-Bretagne et la Pologne. La Slovaquie pourrait du coup aussi en profiter. Objectif pour lui : empêcher toute restitution des biens des Allemands des Sudètes confisqués en 1945. Pour les autres pays, la formule n'obligera pas à recommencer un périlleux processus de ratification.

Il restera encore à connaître le verdict aujourd'hui de la Cour constitutionnelle tchèque, qui se prononce sur la recevabilité d'un recours contre le traité. L'horizon néanmoins se dégage pour les nominations aux postes emblématiques prévus par le texte.

Longtemps considéré comme favori pour la présidence du Conseil européen, l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, 56 ans, apparaît aujourd'hui isolé, voire lâché. "Le fait que la Grande-Bretagne ne soit pas dans l'euro reste un problème" pour choisir un Britannique, vient de lâcher le président français Nicolas Sarkozy, qui le premier avait avancé son nom.

La chancelière allemande Angela Merkel ne paraît guère emballée et les pays du Benelux, rejoints par l'Autriche, n'en veulent pas. "Nous avons besoin d'un candidat qui n'est pas pour Bush mais pour Obama", a tranché le chancelier autrichien Werner Faymann. Mais Londres continue malgré tout à promouvoir sa candidature en mettant en avant son charisme. "Je pense qu'il serait très bon pour la Grande-Bretagne, tout comme il serait très bon pour l'Europe (...) il est très important pour l'Europe d'avoir une personnalité forte à cette position", a déclaré le 25 octobre le chef de la diplomatie britannique, David Miliband.

Faute de Tony Blair, qui ? Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker et son homologue néerlandais Jan Peter Balkenende se verraient bien enfiler le costume. Selon Antonio Missiroli, analyste du Centre de politique européenne de Bruxelles, c'est le second qui tient la corde.

Plusieurs facteurs jouent en sa faveur, même s'il est peu connu sur la scène mondiale alors que l'Europe voudrait idéalement, pour l'incarner, une personne capable de parler d'égal à égal avec les grands de ce monde.

À 53 ans, M. Balkenende est un visage plutôt nouveau, il est chrétien-démocrate, un atout dans une Europe où la droite domine, et devrait bénéficier du soutien des "petits" pays. Il faudra aussi pour les Européens se mettre d'accord sur le nom du Haut représentant aux affaires étrangères, ce qui promet d'être au moins aussi compliqué.

Pour respecter l'équilibre politique, si M. Balkenende est choisi, le poste devrait revenir à un social-démocrate. Mais ils ne sont pas légion à correspondre au profil : M. Miliband, dont la cote semblait monter, a décliné le 25 octobre : "Je ne suis pas candidat. Je ne suis pas disponible".

Parmi les autres noms évoqués figurent le Finlandais Olli Rehn, le Suédois Carl Bildt et l'Autrichienne Ursula Plassnik.

AFP/VNA/CVN

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