Afghanistan-États-Unis : Abdullah souligne le rôle du partenaire "légitime"

Abdullah Abdullah, qui affrontera Hamid Karzaï lors du second tour de la présidentielle afghane le 7 novembre, a affirmé le 25 octobre que les États-Unis n'obtiendraient pas d'avancées sans partenaire "légitime" dans le pays, dénonçant le bilan du président sortant.

"Tout succès de la stratégie américaine en Afghanistan dépendra de la qualité de votre partenaire, de la légitimité de votre partenaire", a dit l'ancien ministre des Affaires étrangères dans un entretien à la chaîne américaine CNN, dénonçant les "échecs de l'administration actuelle en Afghanistan".

"J'espère que ce second tour ... quel que soit le moment auquel il aura lieu, fournira aux États-Unis et à la communauté internationale un tel partenaire", a-t-il ajouté.

"Il n'y a pas de doute sur le fait que le partenariat n'a pas très bien fonctionné au cours des derniers mois ou années", a poursuivi M. Abdullah, précisant que sans changement au plus haut niveau, il "n'imagine pas de succès stratégique en Afghanistan".

Selon lui, des renforts sont nécessaires pour stabiliser le pays. Mais après 8 ans de guerre, dit-il, l'Afghanistan aurait dû se trouver dans la position de demander moins de troupes, pas plus.

"Nous n'en sommes pas là. Pourquoi? À cause des échecs de l'administration actuelle en Afghanistan", a-t-il martelé.

Abdullah Abdullah a officiellement rassemblé 30,59% des suffrages lors du scrutin du 20 août. M. Karzaï a donné son accord à l'organisation d'un second tour après l'invalidation de plus d'un million de bulletins jugés frauduleux, ce qui l'a ramené sous la barre des 50% de voix.

Ce second tour intervient alors que le président américain Barack Obama étudie la demande du commandant américain en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, portant sur au moins 40.000 soldats supplémentaires afin de mieux combattre l'insurrection dans le pays.

La France et l'Espagne ont dû retirer ce mois-ci leurs troupes stationnées sur la base militaire kirghize de Manas, un point d'appui de l'intervention occidentale en Afghanistan, Bichkek ayant refusé de prolonger leur permis, a annoncé le 25 octobre une radio espagnole.

À la suite de cette décision, l'Espagne a, le 13 octobre, transféré sur la base d'Hérat, dans l'Ouest de l'Afghanistan, la soixantaine de soldats et les 2 hélicoptères Hercules C-130 jusque là stationnés à Manas, précise la radio Cadena Ser, citant des sources diplomatiques anonymes.

Au même moment, la France a elle aussi retiré ses forces déployées à Manas, située près de la capitale kirghiz Bichkek, selon la même source.

Personne n'était en mesure de confirmer cette information le 25 octobre aux ministères espagnol de la Défense et français des Affaires étrangères.

Des milliers de soldats en route pour l'Afghanistan transitent chaque année par la base de Manas, qui est également l'un des principaux points de ravitaillement pour les avions de l'OTAN engagés dans ce pays.

AFP/VNA/CVN

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