Au cours d'une séance tendue lors de la conférence de l'ONU sur le climat, la grande majorité des 192 pays présents ont toutefois plaidé pour une adoption rapide du Fonds, dont le principe avait été adopté fin 2010 à Cancun (Mexique).
Ce Fonds vert doit acheminer des financements à partir de 2013 pour monter en puissance jusqu'en 2020, date à partir de laquelle les pays industrialisés ont promis de verser chaque année 100 milliards de dollars.
Mais les États-Unis, une alliance d'États latino-américains et l'Arabie saoudite n'ont pas souhaité adopter le 30 novembre le rapport établi par un "comité transitoire" qui, depuis un an, a posé les bases du mécanisme.
Le négociateur américain Jonathan Pershing a indiqué en séance que la proposition du comité était "précipitée" et contenait "des erreurs et des incohérences". "S'il est bien conçu, le +Fonds vert+ pourrait devenir une institution mondiale majeure dans la finance du climat", a-t-il toutefois ajouté.
Le Venezuela, au nom de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba), alliance d'États latino-américains, s'est pour sa part opposé au rôle accordé à la Banque mondiale dans la gestion du Fonds.
L'Arabie saoudite, enfin, a estimé que les fonds devraient être publics.
La plupart des délégués, notamment ceux de l'Union européenne, du Japon et de l'Australie, ont toutefois insisté sur l'importance de rendre cet outil opérationnel à Durban. "Nous risquons d'ouvrir la boîte de Pandore", a appuyé Burhan Gafoor, le négociateur en chef de Singapour. "Si nous essayons de le rediscuter, il n'y a aucune garantie qu'il y aura un Fonds vert à Durban."
La présidente de la séance, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane, a ajourné la décision sur le sujet, dans l'attente de consultations informelles à huis clos.
Qatar accueillera la prochaine édition en 2012
Dans le cadre de cette conférence à Durban, la responsable de l'ONU pour le climat, Christiana Figueres a annoncé le 29 novembre que le Qatar accueillera la prochaine édition en 2012.
La Corée du Sud, qui était également candidate pour recevoir ce prochain rendez-vous, accueillera pour sa part la traditionnelle réunion ministérielle préparatoire précédant ce type de conférences, a-t-elle ajouté. "C'est un accord gagnant-gagnant pour les deux pays", a commenté Mme Figueres, soulignant que "la conversation avait été très, très intensive" entre les deux pays pour désigner l'organisateur au sein du groupe Asie.
La conférence des Nations unies sur le climat sera la 18e du nom, la 17e ayant lieu depuis le 28 novembre à Durban en présence de quelque 190 pays.
AFP/VNA/CVN