«La coopération entre le Japon et la Chine est une condition requise pour profiter du potentiel de l'Asie en tant que centre de croissance au 21e siècle", a dit M. Aso à un parterre d'hommes d'affaires des 2 pays lors de sa visite la semaine dernière en Chine.
Dans son discours, le chef du gouvernement japonais a évoqué la possibilité d'un accord de libre-échange sino-japonais ou d'opérations de maintien de la paix conjointes.
Face à la crise économique et financière mondiale, "il est extrêmement important que le Japon et la Chine, deuxième et troisième puissances économiques mondiales, marchent ensemble", a-t-il lancé.
La crise était au menu de ses 2 heures d'entretien avec le chef du gouvernement chinois Wen Jiabao, et une rencontre avec le président Hu Jintao, alors que le Japon traverse actuellement une grave récession et s'attend à une contraction de 3,3% de son Produit intérieur brut sur l'année 2009-2010 entamée le 1er avril.
La Chine garde un objectif de 8% de croissance, tandis que la moyenne des prévisions des analystes est à peu près de 7%.
Lors de la rencontre avec M. Aso, le président chinois Hu Jintao a appelé le Japon à déployer des efforts avec la Chine afin de régler d'une manière appropriée les problèmes et les disputes entre les 2 pays, en particulier ceux qui portent sur les problèmes historiques.
Le gouvernement chinois a pour politique affirmée de faire avancer d'une manière intégrale les relations stratégiques sino-japonaises pour que les 2 pays en bénéficient mutuellement, a indiqué Hu Jintao.
La Chine est prête à déployer des efforts conjoints avec le Japon pour respecter la lettre et l'esprit des 4 documents politiques signés par les 2 pays, a déclaré Hu Jintao. Le président a ajouté que cela aussi aide à consolider les bases politiques de ces relations et à garantir leur développement sain et continu.
De son côté, Taro Aso a indiqué que le gouvernement japonais ferait face à l'histoire et s'orienterait vers l'avenir et que cela était inscrit dans les communiqués officiels publiés par les Premiers ministres d'alors en 1995 et 2005.
"Cette attitude n'a pas changé et ne changera jamais," a-t-il déclaré.
Taro Aso a notamment évoqué l'éventualité d'un accord de libre-échange : "Je pense que nous pouvons discuter de la possibilité d'un accord de partenariat économique sino-japonais", a-t-il dit.
Le chef du gouvernement japonais a cité comme exemple de coopération réussie une aciérie chinoise, utilisant des technologies japonaises pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
"La Chine est le premier producteur mondial d'acier brut tandis que le Japon a les technologies les plus en pointe en matière d'environnement et de conservation d'énergie. J'ai été renforcé dans mes convictions qu'en combinant les 2, le Japon et la Chine peuvent faire un grand bond en avant", a-t-il déclaré.
Mais Taro Aso a également abordé un sujet source d'inquiétudes au Japon ou aux États-Unis : la puissance militaire croissante de la Chine.
"Il est aussi important de discuter de coopération dans le domaine de la construction de la paix, par exemple réduction d'armements et non-prolifération, opérations de maintien de la paix, de lutte contre les pirates et défense des voies maritimes", a-t-il ajouté.
AFP-XINHUA/VNA/CVN