"Nous avons écouté les déclarations de Bruxelles disant qu'il ne s'agit pas d'étendre la sphère d'influence de l'Union européenne (UE) et que ce n'est pas contre la Russie, nous voudrions vraiment le croire", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec les responsables européens à Luxembourg. "Nous écoutons avec intérêt ce qui a été dit, mais certains commentaires sont une source de préoccupations", a-t-il ajouté. "Nous avons entendu les assurances qu'il n'y a pas d'arrière-pensée visant à étendre l'influence de l'UE, nous en prenons bonne note, et nous verrons après le sommet" de lancement du partenariat oriental le 7 mai, a encore indiqué le ministre.
En mars, M. Lavrov avait accusé l'UE de chercher par ce partenariat avec 6 pays de l'Europe de l'Est à étendre sa "sphère d'influence" aux dépens de la Russie, en proposant notamment au Bélarus, proche allié de Moscou, d'entrer dans ce partenariat tout en le pressant de ne pas reconnaître l'indépendance des républiques séparatistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.
Plusieurs ministres européens avaient assuré lundi que l'UE ne raisonnait pas en termes de "sphère d'influence" et n'avaient d'autre intention que de contribuer à stabiliser ces pays, demandeurs de rapprochement avec l'UE.
Les 6 pays de l'Europe de Est appelés à participer au sommet de lancement du partenariat oriental le 7 mai à Prague sont, outre le Bélarus, l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
Lundi soir, le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, dînait en tête-à-tête à Luxembourg avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, pour discuter d'une série de questions internationales dont les prochaines négociations avec l'Iran sur le nucléaire. "Nous allons parler de toute une série de questions", a indiqué M. Solana à quelques journalistes avant de se rendre à ce dîner organisé à Luxembourg. "L'Iran est certainement un sujet important", a-t-il ajouté, en confirmant qu'il espérait qu'une rencontre "préparatoire" aurait lieu prochainement au niveau des experts avec Téhéran pour reprendre les négociations sur le nucléaire iranien.
Une rencontre au niveau ministériel entre le groupe des Six pays impliqués dans les négociations sur le nucléaire iranien (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) devrait suivre cette réunion préparatoire, a-t-il ajouté.
AFP/VNA/CVN