Nécessité d'accorder des assurances pour l'agriculture

Le Vietnam préconise d'accorder des assurances à l'agriculture. La question est depuis longtemps étudiée, mais, en fait, la réalisation s'avère très lourde. Le journal en ligne VietNamNet a réalisé une interview de Phùng Dac Lôc, secrétaire général de l'Association des assurances du Vietnam, sur cette question.

Chaque fois que le monde paysan se heurte à des difficultés en subissant de grosses pertes causées par les calamités naturelles, la question des assurances pour l'agriculture revient au cœur des débats. Selon vous, d'où vient cette situation ?

Dans le passé, les agriculteurs se sont habitués à la subvention étatique. C'est à dire, la production, la récolte, les dégâts... faisaient l'objet d'une supervision étatique. À l'heure actuelle, le mécanisme de marché les oblige à décider ainsi qu'à accepter les risques. Et lorsque cette gestion devient trop compliquée, il faut qu'ils prennent des assurances.

En réalité, les paysans pensent très peu à s'assurer même si les organismes compétents leur en expliquent la nécessité. Parfois, les paysans confient entièrement leur production à la nature et au marché. Pourquoi ? parce que le prix des denrées alimentaires s'avère instable, tantôt en hausse, tantôt en baisse. Ainsi, le secteur agricole ne peut pas prévenir ses résultats. Ils peuvent obtenir des bénéfices mais aussi subir des pertes.

Certaines entreprises n'osent pas s'assurer car leur production s'avère très petite.

Mais le Vietnam est un pays où les calamités naturelles sont récurrentes tandis que la capacité des paysans est très limitée. Ne faudrait-il pas que l'État achète les assurances afin d'aider les paysans à surmonter les difficultés ?

En général, on ne peut pas obliger l'État à le faire parce que l'économie vietnamienne est agricole et que les recettes budgétaires sont très limitées. Pour bien réaliser la politique en la matière, tout le système politique (autorités locales, Front de la Patrie, Associations des femmes, des paysans...) doit coopérer étroitement les uns avec les autres. Ces derniers temps, l'activité du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), l'organe chargé de la gestion de l'agriculture, sur cette question s'est relâchée. À l'avenir, le MADR doit consentir à de gros efforts dans le conseil auprès du gouvernement sur les assurances destinées à l'agriculture.

Il faut 10-15 ans afin de développer une agriculture marchande. Durant cette période, l'agriculture devra encore essuyer beaucoup de pertes et dans ce cas-là, les paysans devront-ils les affronter seuls du fait qu'ils ne disposeront pas encore d'assurances ?

Bien sûr, nous devons l'accepter. Nous souhaitons les leur accorder mais nous n'en sommes pas capables. Les assurances sont indispensables mais la capacité s'y souscrire est un problème à résoudre.

Tang Minh Lôc, chef adjoint du Département des coopératives et du développement rural du ministère de l'Agriculture et du Développement rural
Le MADR a demandé au gouvernement, dans le projet de développement du modèle "Agriculture-Agriculteur-Campagne", la nécessité d'appliquer la politique d'assurances en faveur des paysans. Les assurances pour l'agriculture pourront être de différentes formes : assurances totales ou partielles, volontaires ou bien obligatoires. L'État ne doit pas subventionner ce secteur. Il faut qu'il élabore un encadrement juridique. Pour plusieurs pays dans le monde, le fait que les paysans participent aux assurances pour l'agriculture s'avère très normal. Mais au Vietnam, les assurances pour l'agriculture reste encore nouvelles. Au Vietnam, dans environ 5 ans, elles seront généralisées, je pense. Il faut étudier les méthodes en la matière déjà appliquées par les autres pays dans le monde. Mais, il faut tenir compter des conditions du Vietnam.
Docteur Jason Hartell, Compagnie des assurances Global AgRisk (États-Unis)
La production agricole du Vietnam est très petite. Elle doit subir plusieurs pertes à cause d'une série de facteurs (calamités naturelles, épidémies, instabilité des politiques...). La capacité des paysans à se confronter à ces pertes s'avère très fragile. Ainsi, les assurances constituent un moyen optimal vis-à-vis des dégâts sérieux. La question qui se pose, c'est qu'il faut bien déterminer le niveau des risques afin de donner des mesures adéquates à chaque scénario. En particulier, le perfectionnement du système juridique, celui des bases de données, l'augmentation de la capacité des compagnies d'assurances ainsi que la conscience de la communauté... sont très nécessaire.

Phuong Mai/CVN

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