Moscou veut un nouveau départ pour le processus des négociations de désarmement

Moscou veut donner un nouveau départ aux négociations de désarmement, a annoncé le 7 mars à Genève, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, encouragé par la reprise du dialogue avec Washington.

"L'arrivée (du président américain Barack) Obama a changé la situation car la question du désarmement multilatéral est devenue une priorité", s'est félicité M. Lavrov après s'être adressé à la Conférence du désarmement de l'ONU.

"Le moment est venu de faire de réels progrès", a-t-il déclaré au lendemain de "premiers contacts très prometteurs" avec son homologue américaine Hillary Clinton dans un grand hôtel de Genève. "Je suis convaincu que nous ne devons pas rater cette occasion", a-t-il insisté samedi devant la presse.

M. Lavrov a lu devant la Conférence du désarmement un discours du président russe Dmitri Medvedev dans lequel ce dernier se dit "ouvert au dialogue et prêt à négocier avec la nouvelle administration américaine".

Pour M. Medvedev, des négociations pour l'éradication de la menace nucléaire peuvent "contribuer à l'amélioration générale des relations entre les États-Unis et la Russie".

Les chefs des diplomaties russe et américaine sont déjà convenus vendredi soir de renégocier d'ici la fin de l'année l'accord bilatéral START I de réduction des armes stratégiques, qui expire le 5 décembre prochain. "Nous sommes tous les 2 convaincus que nous avons besoin d'un nouveau traité", a dit M. Lavrov samedi à la presse.

En l'état actuel, le traité "START I est loin de limiter la Russie et les États-Unis (...). En fait, il permet une croissance des arsenaux d'armes stratégiques offensives", a insisté M. Medvedev dans son message.

Un accord devrait non seulement limiter les ogives nucléaires, mais également inclure les lanceurs stratégiques d'engins, selon le président russe.

Sur la question du bouclier antimissile que les Américains prévoient d'installer en République tchèque et en Pologne, un accord est "possible", a indiqué le chef de la diplomatie russe. Mais "un réel progrès dans le désarmement nucléaire ne peut être atteint lorsqu'une partie s'efforce de développer unilatéralement des systèmes anti-missiles stratégiques", a-t-il averti.

Une mise en place du bouclier antimissile fera peser "des risques pour les intérêts stratégiques de la Russie, et nous devrons prendre des mesures pour le contrer", a-t-il encore souligné devant les journalistes.

Les pourparlers ne peuvent cependant se limiter à un tête-à-tête entre Moscou et Washington, a ajouté M. Lavrov, qui a exhorté la Conférence du désarmement à sortir de son "inertie néfaste".

Il a notamment mis l'accent sur "l'importance particulière de prévenir l'armement dans l'espace", en rappelant que Moscou a présenté avec Pékin un projet de traité international.

Le chef de la diplomatie russe s'est également dit prêt à engager "un dialogue constructif avec l'Union européenne et d'autres partenaires" en vue d'interdire les missiles sol-sol de moyenne et courte portée.

Il a souligné que la Russie était favorable à ce que la Conférence pour le désarmement puisse servir de "forum" pour discuter de tous ces sujets.

De plus, la Russie est prête à effectuer la coopération pratique avec l'OTAN dans le cadre du Conseil Russie-OTAN une fois restaurée la confiance, a déclaré vendredi un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

AFP-XINHUA/VNA/CVN

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