"Les signataires appellent à la reprise de l'activité normale et s'engagent à poursuivre les négociations sur les autres thèmes à examiner et notamment à oeuvrer à la résolution des conflits en cours", précise ce document, obtenu auprès de la préfecture.
Le texte, extrêmement détaillé, compte 165 articles, et récapitule les avancées obtenues depuis le dépôt le 20 janvier des 146 revendications du Collectif contre l'exploitation (LKP) pour accroître le pouvoir d'achat.
Un autre texte, l'accord "Jacques Bino" (un syndicaliste tué par balle durant des émeutes) signé par les organisations patronales minoritaires, et qui prévoit une augmentation de 200 euros des bas salaires, lui est annexé.
Le mouvement de grève générale avait été lancé le 20 janvier pour protester contre la vie chère dans cette île située à quelque 7.000 km de Paris. La situation avait rapidement dégénéré en émeutes, provoquant le chaos sur l'île. Face à la flambée de violences, les autorités françaises avaient envoyé sur place près de 300 gendarmes en renfort. "Aujourd'hui, c'est la lutte qui paye", a réagi M. Domota, à l'issue de la signature : "il faut continuer à rester mobilisés et continuer à se battre".
"Je crois que ce soir c'est un nouveau départ qu'il faut donner à la Guadeloupe", a déclaré le préfet Nicolas Desforges qui s'est dit "soulagé, ému et content".
Sans attendre la signature de l'accord, la vie reprenait lentement son cours le 4 mars à Pointe-à-Pitre, principale ville de l'île.
Le mouvement de grève général s'était étendu le 5 février à l'île voisine de la Martinique, autre département français d'outre-mer (DOM). Un accord sur une augmentation des bas salaires y a été signé dans la nuit de lundi à mardi mais les grévistes ont appelé à poursuivre la mobilisation jusqu'à un accord sur une baisse des prix.
Guadeloupe et Martinique accumulent les problèmes sociaux, en dépit de transferts financiers massifs. Ces îles connaissent un taux de chômage d'environ 22% et les prix des produits de grande consommation, en majeure partie importés de France métropolitaine, y sont très chers.
AFP/VNA/CVN