«Nous avons besoin de réfléchir sur un agenda qui se correspond avec l'importance de l'OTAN pour la Russie et la sécurité européenne et même mondiale", a déclaré le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, dans son allocution prononcée à la séance d'ouverture de la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord. "Bien que l'OTAN et la Russie ne peuvent pas éviter toutes leurs graves divergences d'opinions, nous reconnaissons aussi que nous avons des intérêts communs évidents", a dit M. de Hoop Scheffer, devant les membres de l'organe de décision de l'OTAN. "L'Afghanistan est l'un de ces intérêts, et la lutte contre le terrorisme et la lutte contre les armes de destruction massive en sont des autres", a ajouté le chef de l'OTAN.
Sur la question de l'Afghanistan, les ministres devaient discuter des derniers développements dans ce pays d'Asie centrale et des moyens de soutenir ses élections présidentielles prévues pour le 20 août.
L'OTAN a indiqué qu'elle était prête à rouvrir les discussions de haut niveau avec la Russie, qui ont été gelées depuis le conflit Géorgie-Russie en août dernier.
M. de Hoop Scheffer rapporterait aux ministres ses récents contacts politiques avec des responsables russes. Comme ce qui a été convenu lors de la précédente réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN en décembre dernier, la réunion d'hier devait discuter d'éventuelles nouvelles mesures dont une décision sur la reprise des discussions de haut niveau avec la Russie.
Le porte-parole de l'OTAN, James Appathurai, a déclaré le 4 mars que l'OTAN pourrait tenir très rapidement une réunion formelle du Conseil OTAN-Russie au niveau d'ambassadeurs, si ses ministres des Affaires étrangères ont décidé jeudi de reprendre des entretiens officiels avec Moscou. "Il n'y a aucun obstacle à cela," a-t-il déclaré aux journalistes.
La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a estimé hier à Bruxelles qu'il fallait, au nom du "réalisme", "aller de l'avant" et "prendre un nouveau départ" avec Moscou, donnant ainsi son feu vert à la reprise des relations formelles entre l'OTAN et la Russie.
"En ce qui concerne la Russie, il est temps de chercher un nouveau départ", a déclaré la chef de la diplomatie américaine dans son premier discours devant l'Alliance atlantique.
Le britannique David Miliband s'est fait l'interprète de la majorité des pays de l'Alliance atlantique, qui souhaitent le rétablissement immédiat des liens institutionnels forgés avec la Russie.
"Je crois important de rétablir le Conseil OTAN-Russie car il nous permet de parler directement aux Russes de nos préoccupations" et de "traiter ensemble de problèmes communs" aux Occidentaux et à la Russie, a-t-il déclaré, en citant notamment l'Afghanistan.
XINHUA-AFP/VNA/CVN