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Le gardien de l'équipe de France Hugo Lloris face à l'Australie au Mondial, le 22 novembre 2022 au stade Al-Janoub à Doha. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Amené à devenir dimanche 4 décembre le Français le plus capé de l'histoire, à égalité avec Lilian Thuram (142 sélections), le gardien de 35 ans a déroulé une carrière sans accroc et régulière de Nice, sa ville natale, à Tottenham où il évolue depuis 10 ans, en passant par Lyon, théâtre de son éclosion.
Au fil des années, cet enfant de la Côte d'Azur est surtout devenu le gardien de Clairefontaine, antre sacrée de l'équipe de France, qu'il découvre dès 2008, appelé par Raymond Domenech. Avant d'être nommé capitaine par Laurent Blanc en novembre 2010, après le fiasco de Knysna.
"Le garçon que j'étais à 23 ans, quand on m'a confié le brassard, et l'homme que je suis aujourd'hui sont bien différents, même si j'ai gardé les mêmes principes", décrivait le portier dans un entretien avant sa quatrième Coupe du monde.
"Stabilité", "longévité", "calme", "tranquillité". Les principes du "Capi" sont énumérés par Raphaël Varane, qui le seconde dans ce rôle : "J'ai beaucoup de respect pour le joueur, pour l'homme qu'il est. C'est une chance d'avoir cette stabilité en équipe de France, cette longévité. C'est un joueur très fiable et qui transmet son calme, sa tranquillité", détaillait le défenseur ces derniers jours.
En son absence mercredi 30 novembre contre la Tunisie (défaite 1-0), les Bleus ont d'ailleurs manqué de tranquillité, et Steve Mandanda n'a pas inspiré la même confiance.
"Exemplarité"
"Pour ceux qui le connaissent de près, c'est un professionnel irréprochable, sans concession par rapport à lui-même", décrit Luc Lloris, son père, auprès de l'AFP. Le papa souligne aussi une "discipline personnelle" qui "peut susciter l'adhésion" des partenaires comme des entraîneurs, "même si c'est loin d'être recherché".
Partout où il passe, Lloris noue ainsi une relation particulière avec les managers qui lui confient le brassard et comptent sur son leadership de peu de mots.
"Il est discret, mais pas effacé. C'est un vrai meneur d'hommes. Dans le vestiaire ou sur le terrain, quand il s'exprime, il le fait bien, et tu l'écoutes", affirmait avant l'Euro-2021 Thierry Malaspina, qui l'a connu chez les 15 ans comme entraîneur au centre de formation de Nice.
"Ce n'est pas quelqu'un qui est très expansif ou recherche la lumière", dit de lui Didier Deschamps, qui a trouvé en Lloris un relais privilégié, un homme de confiance.
Le gardien de l'équipe de France Hugo Lloris fait un arrêt contre le Danemark lors du Mondial, le 26 novembre 2022 au stade 974 à Doha. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Quand on nous donne cette responsabilité de capitaine, on a un devoir vis-à-vis des autres : d'exemplarité, mais également de leadership", explique Hugo Lloris. "Honnêtement, parfois on n'a pas forcément besoin de parler".
"Il sait quand envoyer le bon message", pointait cet été Harry Kane, son partenaire à Tottenham. "C'est un type qui travaille dur, calme mais aussi vraiment passionné", relevait le capitaine de l'Angleterre, toujours sevré de titre avec Lloris chez les Spurs.
"Il ne se cache pas"
Hugo Lloris sait aussi compartimenter. Discret auprès du grand public, parfois même jugé trop lisse, ce père de trois enfants demeure en privé un homme au fort caractère, direct et sans détour. "Quand il y a quelque chose d'ambigu, il ne se cache pas", assure Luc Lloris. "Au moindre problème, il préférera toujours une transparence, un face-à-face".
Le champion du monde 2018 refuse aussi de mélanger sportif et extra-sportif : avant le Mondial, il renonce ainsi rapidement au brassard inclusif "One Love" et assume de vouloir "garder le focus sur le jeu", sans s'étendre, quitte à se mettre à dos certaines associations.
Lorsqu'il faut parler de jeu, en revanche, il n'hésite pas à relever publiquement les déséquilibres des Bleus. "Parfois, il faut peut-être savoir fermer le jeu (...) Dans le passé, en jouant peut-être un peu moins bien, on était capable de gagner d'une manière un peu différente", s'agace-t-il ainsi en juin 2022 après deux matches sans victoire.
Joueur de tennis avant le football, Lloris n'a pas choisi le poste de gardien par hasard : il y conserve une certaine indépendance, un certain individualisme au sein du collectif.
Une autonomie qu'il adopte aussi dans sa gestion de carrière. Sans agent ni conseillers officiels, même s'il peut s'entourer dans certains domaines, Lloris négocie lui-même ses contrats et gère seul sa communication, sans utiliser les réseaux sociaux.
"Je le fais de cette façon-là parce que c'est ainsi que je me sens le plus à l'aise", explique-t-il. "J'ai besoin de maîtriser ce que je fais dans le foot et en dehors".
AFP/VNA/CVN