À l'heure où les camions et les conteneurs sont autorisés à faire la navette entre les ports intra-muros, la surcharge, l'atmosphère suffocante et le danger sont monnaie courante dans la mégapole du Sud. Les infrastructures des entrepôts, embarcadères, construites il y a des dizaines d'années ont besoin d'être rénovées afin de répondre aux besoins de développement de Hô Chi Minh-Ville, le centre économique le plus important du pays.
Le gouvernement et les services compétents ont planifié la création d'un réseau portuaire maritime sur le fleuve Saigon. Ils ont décidé donc de le délocaliser pour ouvrir de nouvelles opportunités de développement. De plus, la mégapole du Sud réglera la question de la circulation en modifiant l'espace urbain.
En se basant sur ladite décision, le gouvernement a donné le feu vert, il y a 5 ans, à la mise en œuvre de 2 plans : l'un concerne le déplacement des ports sur le fleuve Saigon et du chantier naval Ba Son du centre-ville vers la banlieue, et l'autre établit le plan de développement pour le 5e groupe de ports maritimes du pays (dans la mégapole du Sud, les provinces de Dông Nai et Bà Ria-Vung Tàu). L'ouverture d'une nouvelle voie navigable sur la rivière Soài Rap pour Hô Chi Minh-Ville et les provinces voisines, afin d'accueillir les navires de gros tonnage, se pose donc comme un impératif. Cette lourde tâche a été confiée à la Compagnie du développement industriel Tân Thuân (IPC). "La rivière Soài Rap, qui est un bras du réseau des fleuves Dông Nai et Saigon traversant Hô Chi Minh-Ville, les provinces de Long An et Tiên Giang, est au cœur des recherches", fait savoir Phan Hông Quân, directeur général de l'IPC.
Ouvrir une voie aux navires de gros tonnage est un des points essentiels du plan de développement socioéconomique et touristique de Hô Chi Minh-Ville, partage Trân Tân Phuc, directeur général de la Compagnie par actions de conseils en conception de ports et de techniques maritimes (Portcoast). Cet établissement intervient spécifiquement dans l'élaboration de la planification pour 2010, et ses orientations pour 2020, de délocalisation des ports du fleuve Saigon et le plan détaillé d'aménagement des ports maritimes de la mégapole du Sud ainsi que des provinces de Bà Ria-Vung Tàu et Dông Nai.
Un second souffle pour le delta du Mékong
Ces derniers temps, le delta du Mékong importe et exporte chaque année entre 9 et 12 millions de tonnes de marchandises... Seulement 30% de ce volume est manutentionné dans les ports de cette région. Le reste passe par les ports de Hô Chi Minh-Ville et Vung Tàu, mais avec un coût supplémentaire de 7 à 10 dollars la tonne. Une situation qui est à l'origine de la surcharge du transport sur la nationale 1A et sur les voies fluviales interrégionales, notamment le canal de Cho Gao de la province de Tiên Giang. Raison principale : le port de Dinh An, porte d'entrée du delta du Mékong, est trop souvent envahi par les alluvions, de l'ordre d'un million de mètres cubes de sables et de vases par an, dont seulement 500.000 mètres cubes sont dragués.
Face à ce constat, le gouvernement a décidé de moderniser la voie navigable de Dinh An afin de pouvoir accueillir des navires de 10.000 à 20.000 DWT, les travaux devant être achevés avant 2010. Les travaux de draguage seront poursuivis grâce à un projet sous forme de CET (construction-exploitation-transfert).
En juin 2007, le gouvernement a également adopté le projet de création du canal de Quan Bô Chanh, d'un investissement de 5.000 milliards de dôngs. Cet ouvrage permettra une circulation plus efficace des navires sur le fleuve Hâu.
Bao Trân/CVN