Le Prix "Bùi Xuân Phai - pour l'amour de Hanoï"
Mise à l’honneur des passionnés de Hanoï

En moins de deux décennies, des dizaines de "figures" ayant apporté une contribution exceptionnelle à Hanoï ont été honorés lors du Prix "Bùi Xuân Phai - pour l'amour de Hanoï". Parmi eux, des lauréats sont encore très énergiques. Avec des travaux et des projets précieux sur Hanoï continuellement publiés, ils sont attendus, voire considérés comme une nouvelle génération de "Hanoïologues".

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L'écrivain Nguyên Ngoc Tiên (centre) lors de la cérémonie de remise du Grand Prix “Bùi Xuân Phái - Pour l’amour de Hanoï”, en 2012 à Hanoï. 
Photo : TTVH/CVN

Selon l'écrivain Nguyên Ngoc Tiên, un "Hanoïologue" est une personne qui étudie Hanoï et dont les recherches et les études sur l'histoire, la culture, la vie et la société ont été publiées ou présentées dans des livres.

L'écrivain Nguyên Ngoc Tiên a reçu le Prix Bùi Xuân Phai 2012 pour ses deux œuvres Đi dọc Hà Nội (Se promener à Hanoï) et Đi ngang Hà Nội (Traverser Hanoï).

Œuvres "Đi dọc Hà Nội" et "Đi ngang Hà Nội" de Nguyên Ngoc Tiên. 
Photo : ST/CVN

Durant la période coloniale française, le Français Gustave Dumoutier (1850-1904) était appelé "Vietnamologue" et "Hanoïologue". Il parlait couramment chinois et vietnamien. Il est arrivé au Vietnam le 4 avril 1886 pour travailler comme assistant culturel et interprète de chinois et vietnamien pour le gouverneur civil de l'Annam et du Tonkin, Paul Bert (1833-1886). Il a écrit de nombreux articles sur la culture vietnamienne.

En ce qui concerne Hanoï, de 1887 à 1889, G. Dumoutier écrit une série d'ouvrages de recherche et livres sur Hanoï, notamment : Pagodes de Hanoï, Pagode Quan Su ; Temple de la Littérature, Temple dédié à Confucius à Hanoï ; Le grand Bouddha de Hanoï, Essai sur le Tonkinois ; Temple des deux Dames… Ces œuvres ont été publiées dans des journaux en France et à Hanoï. Ceux qui font des recherches concernant Hanoï aux XIXe et XXe siècles ont forcément lu ou cité ses livres.

Avant 1954, beaucoup d’intellectuels écrivaient sur Thang Long - Hanoï, dont Vu Bang et Thach Lam. Après 1954, le nombre de chercheurs en la matière a augmenté. Hoàng Dao Thuy, Tô Hoài, Trân Quôc Vuong, Vu Tuân San, Nguyên Vinh Phuc, Nguyên Van Uân, Nguyên Thua Hy en sont de bons exemples.

Il n’y a jamais eu autant de gens écrivant sur Hanoï qu’aujourd’hui. Les articles sont publiés dans les journaux, sur Facebook ou sur les fans pages de groupes. D’après l'écrivain Nguyên Ngoc Tiên, Nguyên Truong Quy, Trân Hâu Yên Thê et Nguyên Viêt Cuong sont de nouveaux chercheurs.

Nguyên Ngoc Tiên a terminé le manuscrit d'environ 100.000 mots du livre Villages, rues, Hanoï. Il souhaite par ailleurs écrire le livre Histoire de Hanoï de 1954 à 2008.

Études d'histoire culturelle de la capitale

Pour sa part, avec de nombreux ouvrages de recherche sur la capitale, Nguyên Truong Quy est considéré comme un "Hanoïologue" nouvelle génération. Nguyên Truong Quy a commencé ses recherches sur Hanoï en 2002, l’année où il a reçu son diplôme d’architecte. Il lui aura fallu deux ans pour publier un premier ouvrage, Tự nhiên như người Hà Nội (Naturellement comme les Hanoïens).

"Les gens disent souvent que je suis un +Hanoïologue+ nouvelle génération, mais je pense que ce que je fais n’est pas vraiment théorique. Je suis simplement intéressé par l'histoire culturelle de Hanoï et fais des recherches sur le sujet", a affirmé Nguyên Truong Quy.

L'écrivain Nguyên Truong Quy reçoit le Prix "Bùi Xuân Phai - Pour l’amour de Hanoï" 2019. 
Photo : TTVH/CVN

Selon M. Quy, pour être "Hanoïologue", il est probablement nécessaire de proposer des recherches à long terme et contribuant à l'enrichissement des connaissances culturelles sur Hanoï. Il estime que personne ne peut se contenter d'étudier Hanoï pour disposer de suffisamment d'informations de réponse, d’explication ou de discussion concernant une région que tant de gens "ont fouillé" depuis si longtemps.

D’après lui, à ce jour, beaucoup de chercheurs étudiant Hanoï sont historiens. Ces derniers semblent avoir fait de grands progrès dans la définition d'un "écosystème" de bases de données sur la capitale, liées à l'archéologie, aux coutumes, à la géographie… La plupart des recherches ou découvertes sur Hanoï sont basées sur des informations provenant de documents historiques.

Photos : ST/CVN

Nguyên Truong Quy assure que les "Hanoïologues" typiques appartiennent à la génération de chercheurs de l’École française d’Extrême-Orient ou aux écrivains et journalistes de la période de colonisation française dont Trân Quôc Vuong et Nguyên Van Uân. Selon lui, le Professeur Trân Quôc Vuong a créé une passerelle entre un passé millénaire de Thang Long et les problèmes modernes de Hanoï. Pour sa part, Nguyên Van Uân a présenté un ouvrage de recherche en deux tomes Hanoï dans la première moitié du XXe siècle.

Sujet intéressant

"Les travaux de recherche de certains auteurs tels que Dô Thinh et Bùi Thiêt sur la géographie des environs de la capitale m'intéressent beaucoup, sans compter des écrivains et Professeurs tels que Tô Hoài, Hoàng Dao Thuy et Nguyên Vinh Phuc", a-t-il confié.

En tant que capitale politique, culturelle et économique, "Hanoï fait toujours l’objet de sujets intéressants pour de nombreux chercheurs", a souligné M. Quy. C’est une ville souvent présente dans les thèses, les mémoires ou les travaux de recherche scientifique, c'est pourquoi la force des chercheurs des instituts et des universités constitue un contingent important.

Comme toujours, la recherche sur Hanoï nécessite souvent de l'expérience de vie, les chercheurs dans la tranche d'âge de plus de 40 ans disposent donc d’avantages. "Je constate que les œuvres comme les essais ou journaux concernant le mode de vie urbain de Dô Phân, Nguyên Viêt Hà ou les coutumes de la période des subventions et du présent de Vu Công Chiên et Trung Sy attirent bon nombre de lecteurs", a précisé M. Quy.

Photo : VNA/CVN

Cependant, les ouvrages de recherche sur les documents anciens, en particulier avant 1954 dont les œuvres du collectionneur Ta Thu Phong, attirent de nombreux lecteurs. Actuellement, certains jeunes réalisent des projets de narration sur Hanoï et commencent à définir consciemment Hanoï en termes de comportement culturel.

"Personnellement, j'ai choisi Hanoï avant tout parce que j'aime chercher à comprendre. J'ai continué à écrire sur le thème de Hanoï car il est riche à exploiter, non seulement au niveau de la recherche mais aussi des récits ou des essais, a affirmé M. Quy. Les gens qui écrivent sur Hanoï sont des passionnés, mais honnêtement, personne n'ose plus prétendre qu’il deviendra +Hanoïologue+".

Les écrivains Nguyên Ngoc Tiên (gauche) et Nguyên Truong Quy lors d’un événement à Hanoï. 
Photo : TTVH/CVN

"Quant à mes projets, j'essaierai de publier un nouveau recueil d'histoires et éventuellement un livre de recherche sur Hanoï pour les enfants. Il reste encore de nombreux petits domaines de la capitale nécessitant encore des recherches dont la musique de la période de la guerre anti-américaine (1954-1975). J'ai lancé deux œuvres : +Jeunesse de la nouvelle musique patriotique+ (les années 1940 à travers le voyage musical des musiciens Luu Huu Phuoc et Van Cao) et +Le temps où Hanoï chantait+ (les années 1950 à travers l'histoire de composition du musicien Doàn Chuân)+. Je chéris également le thème de la localisation géographique des associations culturelles au XXe siècle à Hanoï", a-t-il connu.

Nguyên Truong Quy a publié à ce jour, une dizaine de livres sur Hanoï, comprenant essais, récits et recherches. Il s’agit de Tự nhiên như người Hà Nội (Naturellement comme les Hanoïens - 2004), Ăn phở rất khó thấy ngon (Manger du pho est très difficile à trouver délicieux - 2008), Hà Nội là Hà Nội (Hanoï, c’est Hanoï - 2010), Xe máy tiếu ngạo (Courses de moto - 2011)…

Hoàng Phuong/CVN

Grands Prix

Durant les 15 dernières éditions du Prix "Bùi Xuân Phai - pour l'amour de Hanoï", 15 Grand Prix ont été attribués :

1. Le "Hanoïologue" Nguyên Vinh Phuc (2009)

2. L’écrivain Tô Hoài (2010)

3. Le Professeur Phan Huy Lê (2011)

4. Le guitariste Van Vuong (2012)

5. Le photographe Quang Phùng (2013)

6. Le chercheur Nguyên Tuân San (2014)

7. Le chercheur Giang Quân (2015)

8. Le photographe Lê Vuong (2016)

9. L’homme de culture Huu Ngoc (2017)

10. Le collectionneur et chercheur Nguyên Ba Dam (2018)

11. Le Docteur, "Enseignant Émérite" Nguyên Thua Hy (2019)

12. Le compositeur Phu Quang (2020)

13. Le compositeur Hông Dang (2021)

14. Le réalisateur Trân Van Thuy (2022)

15. Le metteur en scène Dang Nhât Minh (2023)

Le prix Bùi Xuân Phai porte le nom du célèbre peintre disparu en 1998, qui réalisa de nombreuses toiles sur le Vieux quartier de la capitale. Ce prix a été créé en 2008 à l'initiative du journal Thê thao & Van hoa (relevant de l’Agence vietnamienne d’Information) et de la famille du peintre afin d'honorer les auteurs, vietnamiens ou non, qui témoignent d’un amour particulier pour la capitale.

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