Après avoir été désigné par décret présidentiel, M. Mikati s'est posé en réconciliateur : cette nomination "n'est pas une victoire d'un camp sur l'autre. C'est la victoire de la réconciliation", a déclaré ce magnat des télécoms de 55 ans.
Dans une interview, il s'est défendu d'être "l'homme du Hezbollah". "Je m'adresse surtout à la communauté internationale, ne jugez pas à l'avance ma personne". "Cette nomination ne m'engage pour le moment à aucune position politique prise par le Hezbollah, sauf à celle de la protection de la Résistance (Hezbollah)", a-t-il souligné.
M. Mikati a affirmé qu'il entamerait aujourd'hui des consultations avec les groupes parlementaires pour la formation du gouvernement, espérant que le camp de Saad Hariri reviendrait sur sa décision de boycotter tout cabinet dirigé par un candidat soutenu par le Hezbollah.
"Participons à un même gouvernement", a lancé en écho le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, niant que le futur gouvernement serait un "gouvernement du Hezbollah". Le camp Hariri craint une mainmise du puissant parti chiite sur le pouvoir.
L'annonce de la nomination de M. Mikati a été précédée par des Manifestations. À Tripoli (Nord), où la majorité des écoles et des commerces ont fermé, des milliers de personnes ont manifesté en portant des photos de Saad Hariri. Cette nomination intervient moins de deux semaines après la chute du gouvernement Hariri, provoquée par la démission des ministres du camp du Hezbollah. Elle a été rendue possible par un ralliement au camp du Hezbollah de députés qui étaient proches de Saad Hariri, comme le leader druze Walid Joumblatt ou M. Mikati.
AFP/VNA/CVN