Medvedev évoque un retour à la guerre froide

Le président Dmitri Medvedev a averti le 18 mai que la Russie pourrait abandonner le nouveau traité de désarmement nucléaire signé avec les États-Unis, avec le risque d'un retour à la guerre froide, faute d'accord avec Washington sur le bouclier antimissile américain.

Si les États-Unis continuent à développer leur projet de bouclier antimissile en Europe de l'Est, en dépit des protestations de la Russie, Moscou devra "prendre des mesures de rétorsion, ce que nous préférerions vraiment éviter", a déclaré M. Medvedev lors d'une conférence de presse à Skolkovo, dans la banlieue de Moscou.

"Il s'agirait alors de développer le potentiel offensif de nos capacités nucléaires. Ce serait un très mauvais scénario. Ce serait un scénario qui nous ferait revenir à l'époque de la guerre froide", a-t-il prévenu.

Le président russe a également brandi la menace d'abandonner le traité russo-américain de désarmement nucléaire START entré en vigueur cette année, dans l'hypothèse où ce bouclier antimissile serait déployé sans consultation avec la Russie.

"Nous voudrions que le développement du bouclier obéisse à des règles claires", a souligné M. Medvedev, insistant sur la nécessité d'inclure la Russie dans les discussions. "Invitez-nous à coopérer!", a-t-il lancé.

Moscou souhaite être un membre à part entière du système de défense antimissile en Europe et refuse qu'un bouclier sous seul contrôle occidental couvre une partie du territoire russe.

Les Occidentaux n'ont pas répondu à la demande russe, tout en assurant que ce bouclier n'était pas dirigé contre Moscou.

Depuis le 3 mai, date de la signature d'un accord entre les États-Unis et la Roumanie pour le déploiement d'éléments du futur bouclier dans ce pays, Moscou exige que les États-Unis lui garantissent que ces installations ne constituent pas une menace contre le potentiel nucléaire russe.

Washington avait annulé en septembre 2009 un premier projet de bouclier développé par l'administration de George W. Bush qui avait suscité la colère de Moscou, et annoncé une nouvelle version, moins controversée, mais de nombreux désaccords subsistent.

Quant au traité START, il constitue la pièce maîtresse du "redémarrage" des relations entre Washington et Moscou après des tensions apparues à la fin de la présidence du prédécesseur de M. Obama, George W. Bush.

Il avait été signé par MM. Barack Obama et Dmitri Medvedev à Prague en avril 2010 après de longues négociations.

S'exprimant pendant plus de deux heures devant environ 800 journalistes à l'occasion de sa première conférence de presse de cette am-pleur depuis son arrivée au Kremlin, le chef de l'État russe a refusé d'annoncer s'il se présenterait à l'élection présidentielle de 2012.

"Une telle décision doit être prise lorsque toutes les conditions préalables sont mûres", a simplement affirmé M. Medvedev. Cependant, le président russe a fait savoir que sa décision devrait être annoncée prochai- nement. "Vous n'aurez pas à attendre longtemps. Si je prends la décision, je vais publier une déclaration correspondante", a-t-il dit.

Concernant la situation en Syrie, le président russe Dmitry Medvedev a déclaré le 18 mai que la Russie ne soutiendra pas la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie. "Je ne soutiendrai pas cette résolution" si elle est similaire à celle sur la Libye, a déclaré M. Medvedev.

AFP-XINHUA/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top