Le chef du gouvernement libyen Baghdadi Mahmoudi a indiqué, en recevant Adbel-Elah al-Khatib, que le régime souhaitait "un cessez-le-feu immédiat qui coïnciderait avec un arrêt des bombardements de l'OTAN", selon l'agence officielle Jana.
M. Mahmoudi a également indiqué que la Libye accepterait la présence d'observateurs internationaux.
Le chef du gouvernement libyen a toutefois réaffirmé que son pays était déterminé à sauvegarder son intégrité territoriale et son unité nationale. "C'est le peuple libyen qui doit décider de ses affaires intérieures et de son système politique, à travers un dialogue libre et démocratique, et non pas à travers des bombardements et des menaces", a-t-il martelé.
Il a dénoncé par ailleurs les "abus et violations" commis par l'OTAN, qui a pris le commandement de l'opération militaire en Libye le 31 mars, citant notamment des "assassinats politiques, le siège maritime injuste, le bombardement de sites civils et la destruction de l'infrastructure".
Auparavant, l'envoyé spécial de l'ONU avait été reçu par le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Al-Obeidi qui avait dénoncé une "tentative d'assassinat" du colonel Mouammar Kadhafi dont la résidence de Bab Al-Aziziya a été bombardée à plusieurs reprises depuis quelques semaines.
M. Khatib est arrivé d'Athènes, où il avait expliqué samedi que sa visite allait lui "permettre de mieux comprendre la situation politique et d'avancer sur cette affaire".
Fin avril, l'envoyé spécial de l'ONU s'était rendu à Benghazi, bastion de l'opposition situé dans l'Est de la Libye, pour rencontrer des représentants de l'opposition libyenne.
Également le 15 mai, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre libyen Al Baghdadi Ali Al-Mahmoudi sur les moyens de résoudre la crise actuelle dans le pays, ajoute la note sans toutefois révéler de plus amples informations sur la teneur de cet entretien.
Trois mois après le déclenchement de la révolte qui a fait des milliers de morts, le colonel Kadhafi est toujours au pouvoir malgré les milliers de bombes lâchées par l'OTAN, et la Libye n'entrevoit pas la fin du conflit qui la déchire.
Le 15 mai, plusieurs explosions ont secoué l'est de la capitale libyenne cible quasi quotidienne des frappes de l'OTAN.
L'OTAN a indiqué avoir touché le 15 mai deux véhicules de l'infanterie et un véhicule blindé sur Tripoli, deux lances roquettes dans la zone de Misrata (200 km est de Tripoli), deux véhicules de l'infanterie près de Zenten (Ouest) et un site de stockage de munitions à Al-Qaryat (200 km au sud de Tripoli).
Selon l'agence Jana, des sites "militaires et civils" dans la ville de Zouara, à 120 km à l'ouest de Tripoli, ont également été les cibles de raids, faisant état de "pertes humaines et de dégâts matériels".
Un porte-parole de l'OTAN a confirmé "des attaques ce matin dans la région de Zouara contre des équipements militaires utilisés par les forces de Kadhafi pour viser des civils".
Sur le plan judiciaire, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé le 16 mai avoir demandé des mandats d'arrêt contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et le chef des services de renseignements Abdallah Al-Senoussi.
AFP-XINHUA/VNA/CVN