"Nous sommes des partenaires stratégiques avec un ennemi commun", a déclaré le sénateur américain John Kerry.
Après avoir assuré que la secrétaire d'État, Hillary Clinton, annoncerait "bientôt" une visite à Islamabad,
M. Kerry a déclaré qu'il avait "expliqué" aux chefs de l'armée pakistanaise, puis de l'État et du gouvernement, qu'il était "venu ici avec le soutien du président Barack Obama (...) pour rebâtir la confiance entre (nos) deux pays".
Le démocrate, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, est le premier haut responsable américain à se rendre au Pakistan depuis qu'un commando américain héliporté a tué le chef d'Al-Qaïda le 2 mai à Abbottabad, ville-garnison à deux heures de route au nord d'Islamabad.
Dans un communiqué, M. Gilani a emboîté le pas à M. Kerry en "soulignant l'impératif d'une confiance mutuelle, d'un intérêt mutuel et du respect de la souveraineté du Pakistan pour renforcer le consensus national sur la guerre contre le terrorisme afin de finalement remplir notre objectif commun qui est de vaincre les forces de la terreur".
"Le Pakistan est partie prenante à part entière dans la solution pour assurer une paix durable dans la région et c'est l'intérêt pressant du Pakistan et des États-Unis de rebâtir la confiance entre leurs gouvernements et leurs institutions", a conclu le chef du gouvernement pakistanais.
La CIA, qui a réalisé l'opération-commando du 2 mai, avait déclaré qu'elle n'avait pas averti les autorités pakistanaises de peur de "fuites". De hauts responsables américains ont, depuis, fait état de soupçons de "complicités" au sein de l'appareil militaire et du renseignement pour expliquer la présence du cerveau des attentats du 11-Septembre dans une ville abritant plus de 10.000 soldats.
De son côté, le Pakistan, qui proteste mollement depuis 2004 contre les tirs très fréquents de missiles de drones de la CIA ciblant les talibans et Al-Qaïda dans les zones tribales du Nord-Ouest, frontalières de l'Afghanistan, a haussé le ton après le raid contre Ben Laden. Il a menacé Washington de revoir sa politique de coopération en matière de lutte antiterroriste si une telle incursion se reproduisait.
AFP/VNA/CVN