Maroc, le pays où le cheval est toujours roi

Loin des clichés folkloriques de la traditionnelle fantasia, le culte du cheval arabe (coqueluche des éleveurs du monde entier) reste omniprésent au Maroc, comme en témoigne le Salon du cheval d'El Jadida (200 km au sud de Rabat).

"C'est un apport précieux pour l'amélioration des autres races", observe le Dr Mohamed Oussidhoum, des haras nationaux, à propos de son allure magnifique, son style raffiné et ses performances sur les hippodromes et en endurance.

La Garde royale marocaine maîtrise depuis un siècle le développement du pur-sang arabe, à partir duquel elle a développé des purs-sangs anglo-hispano-arabes, une race qui lui est propre. La Garde royale est ainsi devenue la gardienne des traditions équestres au Maroc, tandis que l'École royale de cavalerie de Temara (à une dizaine de kilomètres au sud de Rabat) constitue le centre de référence en matière de brevets. C'est aussi l'héritière des Spahis marocains, qui se sont illustrés pendant les Première et Seconde Guerres mondiales.

Les récits de voyageurs au 19e siècle rapportent tous le nombre élevé de chevaux et de cavaliers dans les régions tribales au Maroc. La force d'une tribu se mesurait alors au nombre de ses chevaux et de ses cavaliers. L'historien Khalid al-Nasiri al-Salawi, un auteur du 19e siècle, rapporte dans Kitab el-Istiqsa (Le livre de l'investigation) que pendant la guerre de 1859-1860 avec l'Espagne, "la région du Souss (NDLR : Sud) avait envoyé plus de 10.000 cavaliers avec chevaux, armes et munitions".

Le cheval arabe est arrivé au Maroc avec l'entrée de conquérants venus d'Arabie, à l'aube du 7e siècle. Il est vite devenu la référence et un signe de distinction sociale.

Selon les spécialistes, la population équine au Maroc est aujourd'hui la plus importante d'Afrique, avec quelque 1.700.000 chevaux dont 160.000 purs-sangs (arabe, anglais, barbe, etc.). Tout un savoir-faire gravite autour du pur-sang arabe.

Les cavaliers arabes ont ainsi transmis au monde occidental les principes de l'équitation orientale et les techniques de fabrication d'équipements tels que la selle d'arçons, l'étrier, le fer à cheval et la sélection des races.

Les haras nationaux veillent à la pureté de la race et les premiers textes réglementaires des "stud-books" marocains datent de 1948. Ils concernent le pur-sang arabe, le pur-sang anglais, l'arabe-barbe et sont édités tous les 4 ans. Depuis 2002, des "stud-books" (registres de généalogie des pur-sang) de l'anglo-arabe et du cheval marocain de sport ont été ouverts.

Aujourd'hui, le cheval garde son auréole comme signe de richesse matérielle et symbolique. La fantasia continue de perpétuer la tradition guerrière du cheval et toutes les régions du Maroc ont leurs troupes.

Environ 15.000 chevaux sont utilisés par les différentes formations de fantasia. La région de Tadla (Moyen Atlas) compte à elle seule plus de 112 troupes et plus de 1.500 cavaliers.

Le cheval arabe est aussi utilisé comme cheval de course et de sport au Maroc. L'année dernière, 284 compétitions ont été organisées et ont vu la participation de 461 purs-sangs arabes. Trois grands prix sont dédiés aux purs-sangs arabes chaque année au Maroc.

La Société royale d'encouragement du cheval (SOREC) a subventionné le cheval arabe à hauteur de l'équivalent 1.200.000 euros en 2008.

AFP/VNA/CVN

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