Si rien n'est fait, la pneumonie continuera de tuer chaque année 1,8 million d'enfants de moins de 5 ans, soit 20% des 9 millions de moins de 5 ans qui décèdent annuellement dans le monde, avertissent l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) qui veulent aider les pays les plus pauvres à renforcer leur politique de prévention, protection et traitement de la maladie.
"Puisque nous savons quelles sont les interventions qui fonctionnent, nous devons les mettre en place urgemment", a expliqué aux journalistes une responsable d'UNICEF, Anne Golaz, soulignant que ces mesures devraient permettre de sauver 5,3 millions de vies d'ici 2015.
Pour y parvenir, 2 mesures clés devraient être adoptées par les pays, selon l'OMS et l'UNICEF : la vaccination contre la pneumonie et l'allaitement exclusif durant les 6 premiers mois.
La sécurité et l'efficacité des vaccins contre les 2 principales causes de mortalité infantile par pneumonie, à savoir les bactéries Haemophilus influenzae type b (Hib) et Streptococcus pneumoniae (pneumocoque), ont été démontrées, a souligné l'OMS.
Quant à la promotion de l'allaitement exclusif pendant les 6 premiers de la vie, qui renforce les défenses naturelles des enfants, elle permettrait de réduire de 23% les cas de pneumonie, selon Mme Golaz, regrettant que "dans les pays en voie de développement seulement un tiers des enfants bénéficient de ce type d'allaitement".
Or plus de 98% des décès liés à la pneumonie sont enregistrés dans les 68 pays qui concentrent la quasi-totalité de la mortalité maternelle et infantile, soit les pays les plus pauvres, selon les chiffres fournis par l'OMS et l'UNICEF qui évaluent à 39 milliards de dollars (26,31 milliards d'euros) le coût des mesures.
La moitié des fonds est destinée à apporter une aide à 2 pays asiatiques : la Chine (13 milliards de dollars) et l'Inde (7 milliards de dollars), les pays les plus touchés par la pneumonie.
AFP/VNA/CVN