"La moyenne des émissions des véhicules utilitaires devra passer de 200 à 175 grammes de CO2 par kilomètre entre 2014 et 2016 et être réduite à 135 g/km en 2020", a précisé le commissaire à l'Environnement, Stavros Dimas. Des amendes de 120 euros par gramme sont prévues en cas de dépassement supérieur à 3 grammes, a-t-il ajouté.
Chaque constructeur aura un objectif calculé sur les émissions de sa gamme de véhicules utilitaires. Les petits bus pouvant transporter 8 passagers et un chauffeur devraient se voir fixer un objectif de réduction en 2013 et des dérogations sont prévues pour les constructeurs produisant moins de 22.000 véhicules par an, comme la firme Land Rover.
M. Dimas a reconnu que "cette proposition est un compromis" qui, "même si elle ne répond pas aux ambitions de départ, permet de répondre aux objectifs de réduction" des émissions de CO2 du secteur des transports, en croissance continuelles.
"Les émissions des transports ont augmenté de 29% depuis 1990 et représentent 17% du total des émissions de CO2 de l'UE", l'un des principaux gaz à effet de serre responsable du réchauffement du climat. "Si nous n'avions pas eu cette proposition, nous n'aurions rien eu d'autre", a-t-il affirmé, insistant sur l'ampleur des "préoccupations" émises sur la proposition initiale qui exigeait 175 grammes de CO2 par kilomètre dès 2012 et 160 g/km en 2015.
Lorsque ce projet a été dévoilé cet été, l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) basée à Bruxelles (Belgique) s'est insurgée contre des demandes jugées "irréalisables".
Les constructeurs ont demandé une période de transition arguant qu'il fallait de 7 à 10 ans pour créer une nouvelle gamme. La France, l'Italie et l'Allemagne ont soutenu cette protestation et demandé dans une lettre commune de différer le processus d'un an, en 2013, et de l'étaler jusqu'en 2017, en invoquant "la situation difficile du secteur".
Le délai arraché à la Commission européenne (CE) ne satisfait pas les constructeurs et fâche les organisations environnementalistes.
"La CE aurait dû retenir ce dossier et le laisser à son successeur", a affirmé Ivan Hodac, secrétaire général de l'ACEA.
L'équipe présidée par José Manuel Barroso a tenu le 28 octobre sa dernière réunion de travail et va désormais expédier les affaires courantes jusqu'à l'entrée en fonction d'une nouvelle équipe formée par M. Barroso, reconduit dans ses fonctions pour un nouveau mandat de 5 ans.
AFP/VNA/CVN