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C’est l’esprit d’unité nationale qui a été l’élément essentiel de la victoire historique du 30 avril 1975, selon le professeur d’histoire-géographie à Annecy, Eric Coudray. |
Photo : VNA/CVN |
Pour M. Coudray, le 30 avril 1975 marque la fin de près de 30 ans de guerre "presque ininterrompue" depuis septembre 1945. Cette longue période est "terrible dans l’histoire du Vietnam", car c’est un dénouement d’une guerre contre une puissance coloniale, la France, puis contre une puissance impérialiste, les États-Unis.
Selon son point de vue, le 30 avril 1975, est l’aboutissement de la volonté d’unité nationale du Nord-Vietnam et d’une partie de la population du Sud-Vietnam. C’est l’esprit d’unité nationale qui a été l’élément essentiel de la victoire historique du 30 avril 1975.
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Malgré de nombreuses difficultés initiales, la politique de Dôi moi (Renouveau) lancée en 1986 a marqué un tournant important. |
Photo : VNA/CVN |
De la dévastation au renouveau
Parlant du développement du Vietnam après 50 ans de réunification, Eric Coudray estime que la fin de cette longue guerre a "permis au nouveau régime de porter tous ses efforts dans la construction d’un pays uni, dans la reconstruction matérielle et économique de territoires ravagés par les conflits". Malgré de nombreuses difficultés initiales, la politique de Dôi moi (Renouveau) lancée en 1986 a marqué un tournant important. "Le Dôi moi, renouveau économique décidé à partir de 1986, a permis l’ouverture du pays au commerce et à l’économie de marché, lançant véritablement le Vietnam dans cette modernisation", observe-t-il.
Le chercheur apprécie hautement la manière dont le Vietnam a habilement élargi ses partenariats et s'est réconcilié avec ses anciens "ennemis" comme la France et les États-Unis, pour devenir "un pays moderne, un nouveau pays industrialisé, puis un pays émergent, lié aux pays de l’Indo-Pacifique".
Tirant des leçons de la victoire du 30 avril 1975, Eric Coudray estime que l'une des plus importantes est qu'il est nécessaire de prendre le temps de réunifier un pays sans bousculer la population pour entrer dans un nouveau système. "La victoire du 30 avril 1975 a surtout démontré que le plus résolu a gagné, le mieux organisé et le plus combattif pour réaliser son idéal face à un régime en déliquescence dont les États-Unis ont prolongé l’existence jusqu’à leur départ". Il souligne également que "l’unité d’un pays, si elle est acceptée sans heurt, est la source principale de sa puissance et de sa durabilité".
Parlant du soutien et des contributions du peuple français dans l’œuvre de défense et d’édification du Vietnam d’antan et d’aujourd’hui, le chercheur a insisté notamment que la France, de 1954 à 1973, n’avait pas voulu entrer dans un nouveau conflit aux côtés des États-Unis et le discours du Général De Gaulle à Phnom Penh en 1967, s’il n’a pas eu d’incidence sur la guerre du Vietnam en dehors de rompre les relations diplomatiques entre Paris et Saigon, avait permis de laisser entrevoir une réconciliation qui a commencé en 1973.
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Eric Coudray apprécie hautement la manière dont le Vietnam a habilement élargi ses partenariats et s'est réconcilié avec la France et les États-Unis. |
Photo : Thu Hà Nguyên/VNA/CVN |
"Depuis 1973 et la reprise précoce des relations diplomatiques, l’attrait pour le Vietnam, pour notre histoire commune et pour sa culture a permis de garder un lien qui s’est retrouvé dans un nouveau partenariat commercial puis stratégique mais également dans le tourisme qui a mené beaucoup de Français à visiter ce pays magnifique. Il donne une coopération fructueuse dans les domaines économiques, militaires, scientifiques, universitaires entre autres, et une participation discrète à la Francophonie", indique-t-il.
Pour conclusion, Eric Coudray a exprimé son admiration pour la résilience du peuple vietnamien et sa confiance dans les relations franco-vietnamiennes : "L’amitié entre nos deux pays est une chance et un réconfort car il montre qu’une histoire partagée parfois heurtée par les dissensions politiques et les guerres n’empêchent pas une réconciliation sincère et cela donne de la confiance en un avenir commun grâce à un soutien réciproque et stable, nécessaire dans un monde aussi troublé que celui d’aujourd’hui, notamment pour ce qui concerne les intérêts et l’indépendance de nos deux pays en Indo-Pacifique et le maintien de nos liens pluriséculaires."
Thu Hà Nguyên/VNA/CVN