L'UE s'apprête à taxer les voitures électriques chinoises malgré le refus de plusieurs membres

Les pays membres de l'Union européenne (UE) ont confirmé lors d'un vote vendredi 4 octobre l'imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine, malgré l'opposition de plusieurs pays européens et de l'industrie automobile locale, qui ont averti que cette décision pourrait avoir des effets boomerang sur la compétitivité de l'UE.

>> "N'ayez pas peur", dit Olaf Scholz aux constructeurs automobiles allemands

>> La Chine a dépassé le Japon comme premier exportateur automobile mondial en 2023

>> Stellantis ouvre l'Europe aux électriques chinoises de Leapmotor

Dix États ont voté pour, douze se sont abstenus et cinq ont voté contre.
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Bien que la Commission ait indiqué avoir obtenu le soutien nécessaire des États membres, 12 membres du bloc se sont abstenus lors du vote et cinq ont voté contre, tandis que, dans le même temps, la Commission a également souligné le travail continu entre l'UE et la Chine pour chercher une solution alternative.

L'opposition la plus forte contre les nouveaux droits de douane est venue de l'Allemagne. Suite à l'appel mercredi du chancelier Olaf Scholz à poursuivre les négociations avec la Chine, le ministre allemand des Finances Christian Lindner a écrit jeudi 3 octobre sur le réseau social X : "Les droits de douane sur les voitures électriques chinoises seraient une erreur... Nous devons parler franchement et négocier avec la Chine, mais les guerres commerciales ne font que des perdants".

Faisant écho à ces inquiétudes, la Hongrie a voté contre ces droits de douane. "Ce qu'ils nous obligent à faire en ce moment, ou ce que l'UE veut faire, c'est une guerre froide économique", a affirmé vendredi 4 octobre le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d'un entretien accordé à la radio publique, faisant référence aux droits de douane proposés par le bloc contre la Chine.

Matjaz Han, ministre slovène de l'Économie, du Tourisme et des Sports, s'est également opposé aux droits de douane sur les véhicules électriques chinois. Mettant en garde contre un "prix trop élevé" pour l'Europe, il a plaidé pour une coopération économique et commerciale plus concrète entre l'UE et la Chine.

La Finlande s'est abstenue lors du vote de ce vendredi 4 octobre. Jukka Kuurma, haut responsable du ministère finlandais des Affaires étrangères, a déclaré aux médias locaux qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves des dommages causés au bloc européen par le "soi-disant" soutien de l'État chinois à l'industrie des véhicules électriques. "Nous ne sommes pas tout à fait convaincus que les droits de douane à l'importation sont dans l'intérêt général de l'Union", a-t-il affirmé.

L'annonce de la Commission européenne sur les droits de douane controversés a provoqué un tollé dans l'industrie automobile allemande, qui estime que cette mesure risque de nuire à la compétitivité des constructeurs automobiles locaux.

Dans un communiqué publié vendredi 4 octobre, Hildegard Muller, présidente de l'Association allemande de l'industrie automobile, a déclaré que le vote constituait un pas de plus allant à l'encontre d'une coopération mondiale.

Le géant automobile allemand Volkswagen a également publié un communiqué appelant à une solution négociée. Il a déclaré que les droits prévus étaient une mauvaise approche et n'amélioreraient pas la compétitivité de l'industrie automobile européenne.

De son côté, le PDG de BMW, Oliver Zipse, a déclaré aux médias locaux : "Le vote d'aujourd'hui est un signal fatal pour l'industrie automobile européenne. Maintenant, une solution rapide est nécessaire entre la Commission européenne et la Chine pour éviter un conflit commercial qui n'aura finalement que des perdants".

Mercedes craint également des effets négatifs sur l'industrie automobile. "Nous sommes convaincus que les droits de douane punitifs portent atteinte à la compétitivité d'une industrie sur le long terme", a déclaré une porte-parole du constructeur citée par l'agence de presse allemande DPA.

Après l'annonce du bloc, la Chambre de commerce chinoise auprès de l'UE (CCCEU) a exprimé sa profonde déception face aux résultats du vote et son fort mécontentement face à l'adoption par l'Europe de mesures commerciales protectionnistes.

"Nous encourageons vivement l'UE à aborder les mesures finales avec prudence, à retarder la mise en œuvre de ces droits de douane et à donner la priorité à la résolution des différends et des tensions commerciales par le biais de consultations et de dialogue", a déclaré la CCCEU dans un communiqué publié vendredi 4 octobre.

Vendredi 4 octobre également, le ministère chinois du Commerce a fait part de sa ferme opposition au projet de décision finale de l'UE. Un porte-parole a noté que le ministère chinois invitait l'Europe à prendre clairement conscience des conséquences néfastes de l'imposition de droits de douane supplémentaires, car cela ne résoudra aucun problème et ne fera qu'ébranler la confiance et la détermination des entreprises chinoises et les dissuadera d'investir en Europe.

Xinhua/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top