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Le Pdg de Stellantis, Carlos Tavares (2e à gauche), et le Pdg du constructeur chinois de voitures électriques Leapmotor, Zhu Jiangming (2e à droite), lors d'un événement médiatique conjoint à Hangzhou, dans la province chinoise du Zhejiang, le 14 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La coentreprise formée par le géant de l'automobile Stellantis et la start-up chinoise Leapmotor va livrer ses premières voitures électriques au marché européen en septembre, ont indiqué ses dirigeants mardi 14 mai.
Le groupe italo-franco-américain avait levé le pied en Chine après plusieurs déconvenues sur le premier marché automobile mondial avec ses grandes marques.
Mais le groupe de Carlos Tavares a finalement préféré prendre les devants face aux constructeurs de véhicules électriques chinois comme BYD ou MG, et "faire partie de l'offensive plutôt que d'en être une victime", avait expliqué le dirigeant fin 2023.
Le siège du constructeur chinois de voitures électriques Leapmotor à Hangzhou, dans la province chinoise du Zhejiang, le 14 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Stellantis a acquis 20% de la prometteuse start-up chinoise Leapmotor, encore inconnue en Europe, bien qu'elle vende 10.000 voitures par mois en Chine.
Les deux partenaires ont fondé une coentreprise produisant des véhicules électriques pour l'international, qui livrera ses véhicules à partir de septembre en France, Italie, Belgique, Allemagne, Espagne ou aux Pays-Bas.
Cette coentreprise "nous permet d'accélérer la mise sur le marché de véhicules électriques intelligents et abordables", a déclaré Carlos Tavares lors d'une conférence de presse conjointe à Hangzhou (Est), ville d'origine de Leapmotor.
Entrée de gamme
Deux modèles inaugurent l’offre : la petite T03, avec son autonomie limitée de 265 kilomètres, et le plus classique SUV C10. Deux berlines et deux SUV devraient suivre dans les prochaines années.
La T03 du constructeur chinois de voitures électriques Leapmotor exposée au Salon international de l'automobile IAA à Munich en Allemagne. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
La T03 devrait ouvrir la gamme de Stellantis, en étant moins chère que la nouvelle Citroën C3 (fabriquée en Slovaquie), soit moins de 23.000 euros (hors bonus), a confirmé M. Tavares. Outre ses concurrentes fabriquées en Chine comme la Dacia Spring, la petite Leapmotor affronterait ainsi la future Renault Twingo ou la Tesla d'entrée de gamme.
"Nous allons pouvoir apporter plus rapidement sur nos marchés des véhicules électriques abordables qui contribueront non seulement à la croissance rentable de Leapmotor, à la croissance rentable de Stellantis (...), mais qui contribueront aussi plus rapidement et plus efficacement à la résolution du problème du réchauffement climatique que nous devons résoudre", a relevé M. Tavares.
Les deux modèles Leapmotor devraient être en vente dans 200 concessions de Stellantis et de partenaires d'ici la fin 2024, et 500 sites en 2026, aux côtés de Citröen, Peugeot, Jeep ou Alfa Romeo, certaines des autres marques du groupe.
Le SUV C10 du constructeur chinois de voitures électriques Leapmotor exposé à Hangzhou, dans la province chinoise du Zhejiang, le 14 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Leapmotor compte étendre ensuite son activité au Moyen-Orient, en Afrique, à l'Amérique du Sud et à l'Inde, autres cibles prioritaire de Stellantis, ainsi qu'à la région Asie-Pacifique.
Produire en Europe
L'offre pourrait être massive : Leapmotor dispose d'une capacité de 800.000 véhicules par an, pour une production de 143.000 unités en 2023.
Un lancement sur le marché nord-américain, le principal pour Stellantis, dépendra de l'attitude de l'administration américaine face aux constructeurs chinois, a indiqué M. Tavares, alors que Washington a annoncé mardi 14 mai une forte augmentation des droits de douane sur les véhicules chinois.
Le Pdg de Stellantis, Carlos Tavares, lors d'un événement médiatique avec le constructeur chinois de voitures électriques Leapmotor à Hangzhou, dans la province chinoise du Zhejiang, le 14 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
De son côté, l'Union européenne a intensifié ses efforts pour défendre l'industrie automobile européenne contre la concurrence croissante de la Chine et des États-Unis. Bruxelles a ouvert en septembre 2023 une enquête sur les subventions accordées par la Chine à son secteur des véhicules électriques, accusant Pékin de fausser la concurrence.
Pour sauter ces barrières, Leapmotor envisage de produire à terme des véhicules en Europe, à l'image de BYD qui a annoncé la construction d'une usine en Hongrie, ou dernièrement Chery en Espagne. Cela rendrait ses véhicules éligibles au bonus à l'achat en France, essentiels pour rendre l'électrique accessible aux automobilistes des classes moyennes.
Si la Pologne est pressentie, selon des médias, Stellantis choisira le site selon des critères de "compétitivité", a souligné M. Tavares.
Selon Zhu Jiangming, fondateur de Leapmotor, la coentreprise pourrait aider l'entreprise chinoise à faire face à "l'incertitude politique et régionale". "Grâce aux atouts de Stellantis, un plus un fera certainement plus que deux", a déclaré M. Zhu.
AFP/VNA/CVN