"Nous devons tous travailler ensemble pour éviter une plus grande détérioration de la situation et permettre que des progrès soient faits grâce au dialogue", a déclaré le 30 août M. Zarif lors d'une présentation de la situation devant les membres du Conseil de sécurité.
"Les dirigeants de Pristina et Belgrade ont pour responsabilité de servir d'exemple et de démontrer en terme pratique leur confiance dans le dialogue en tant que moyen pour résoudre les différends", a-t-il ajouté.
À la mi-juillet, la sixième session de dialogue entre Pristina et Belgrade a été reportée notamment à cause d'un désaccord sur les timbres douaniers du Kosovo. Le 20 juillet dernier, Pristina a annoncé un embargo sur les marchandises serbes. Le 25 juillet, sans coordination avec les missions internationales sur place, les autorités kosovares ont tenté de déployer des membres de leur unité spéciale de police au nord du pays aux deux points de passages avec la Serbie que les douanes kosovares ne contrôlaient pas.
“Le Premier ministre kosovar, Hashim Thaci, a expliqué que la raison de cette action était d'établir l'état de droit, y compris sur les douanes du Kosovo aux frontières du Nord ainsi que de faire respecter l'embargo sur les marchandises venant de Serbie", a expliqué le représentant spécial.
Après une médiation des Forces internationales de sécurité au Kosovo (KFOR), un accord a émergé. La KFOR sera responsable des points de passages litigieux au moins jusqu'au 15 septembre prochain le temps de régler la situation entre les deux parties notamment lors d'une réunion qui se tiendra à Bruxelles demain sous l'égide de l'Union européenne.
Ce dialogue sera la première rencontre des hauts responsables serbes et kosovars depuis le début de la crise dans le Nord du Kosovo en juillet en raison d'un embargo commercial.
Belgrade espère, en faisant des concessions dans le dialogue, pouvoir éviter le démantèlement des structures parallèles dans le Nord du Kosovo où vivent majoritairement des Serbes - des conseils municipaux, des tribunaux et des écoles dépendant de la Serbie - et obtenir le statut de candidat d'ici la fin de l'année.
"Même si la situation a été contenue et les pertes en vies humaines évitées, nous devons prendre note que les événements qui se sont déroulés au Nord du Kosovo le mois dernier constituent les incidents les plus graves depuis les violences de 2008, qui ont coûté la vie à un officier de police internationale et provoqué de nombreux blessés", a dit M. Zarif.
La Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK) reste mobilisée afin de soutenir les efforts de réconciliation, a indiqué le représentant spécial, soulignant que les tensions intercommunautaires risquent de saper les efforts de paix et de développement économique et social.
"J'appelle la communauté internationale à continuer de soutenir le travail que les Nations unies sont en train de faire pour reconstruire la confiance et la réconciliation", a conclu M. Zarif.
Xinhua-AFP/VNA/CVN