Yoshihiko Noda élu Premier ministre du Japon

Le Japon s'est doté le 30 août d'un nouveau Premier ministre, Yoshihiko Noda, partisan de la rigueur budgétaire, qui va avoir la lourde tâche de reconstruire les régions dévastées par le tsunami du 11 mars, régler la crise nucléaire à Fukushima et redynamiser l'économie.

M. Noda, 54 ans, qui était ministre des Finances depuis juin 2010, devient le sixième chef de gouvernement en cinq ans, après le très impopulaire Naoto Kan.

Fait suffisamment rare pour être souligné, le nouveau Premier ministre, adoubé la veille par le Parti démocrate du Japon (PDJ), formation de centre-gauche, a été élu par les deux chambres du Parlement, alors que le Sénat est contrôlé par l'opposition conservatrice.

Ses compétences en matière fiscale et financière, ainsi que ses positions modérées, ont joué en faveur de M. Noda qui s'est déclaré ouvert à des discussions avec l'opposition.

Son prédécesseur Naoto Kan n'a pas bénéficié d'une telle mansuétude de la part des conservateurs du Parti libéral-démocrate (PLD), pendant ses près de 15 mois de pouvoir.

Éreinté par une guérilla permanente au parlement face à un Sénat aux mains de l'opposition, critiqué au sein même du PDJ, M. Kan, 64 ans, a jeté l'éponge le 26 août.

Il a démissionné avec l'ensemble de son cabinet le 30 août matin. La composition du nouveau gouvernement est attendue le 2 ou le 5 septembre. Mais la période de grâce pourrait ne pas durer longtemps pour le nouveau numéro un japonais, vu les défis qui l'attendent.

M. Noda hérite d'un pays traumatisé par le séisme et le tsunami du 11 mars, qui ont fait plus de 20.000 morts et disparus dans le Nord-Est et provoqué une catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima. Tout est à reconstruire et les besoins vont se chiffrer en dizaines de milliards d'euros.

La troisième économie mondiale a replongé dans la récession, plombée par une dette colossale, un yen trop fort, et des budgets sociaux qui explosent en raison du vieillissement de la population.

M. Noda a déclaré qu'il souhaitait obtenir le soutien de toutes les factions du PDJ et la coopération de l'opposition pour faire face à "une situation d'urgence nationale".

La priorité du nouveau gouvernement va être de faire voter une troisième rallonge budgétaire pour financer la reconstruction dans les régions dévastées du Nord-Est. Pour trouver les fonds, M. Noda est partisan d'une hausse des impôts, dont la taxe sur la consommation, actuellement de 5%, une proposition qui est loin de faire l'unanimité.

M. Noda s'est dit également inquiet de la hausse du yen, qui pénalise les exportations. En tant que ministre des Finances, il a déclenché trois interventions sur les marchés pour faire baisser la devise japonaise, considérée comme une valeur refuge en temps de crise.

En matière énergétique, le nouveau Premier ministre s'est déclaré en faveur du redémarrage des réacteurs nucléaires actuellement à l'arrêt, une fois que leur sûreté aura été vérifiée. M. Kan avait lui appelé à une sortie progressive du nucléaire. La presse du 30 août a salué le courage politique de M. Noda en matière de rigueur budgétaire.

Le quotidien Asahi de centre-gauche estime que sa victoire tient en partie au fait qu'il est "le seul à avoir tenu un discours de vérité sur la situation financière dangereuse dans laquelle se trouve le Japon".

Même tonalité dans le journal conservateur Yomiuri. "Pour la première fois est apparu au PDJ un décideur qui peut parler d'une politique et de moyens de la construire qui tiennent debout", écrit-il dans un éditorial. "La clef de sa réussite réside dans la façon dont il parviendra ou non à forger des compromis avec l'opposition, notamment pour la troisième rallonge budgétaire."

AFP/VNA/CVN

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