«Nous leur avons demandé de nous présenter leurs principales allégations, avec leurs documents et les preuves, pour les examiner. Nous avons dit à l'AIEA que si nous devions discuter de ces questions, il fallait qu'il y ait une limite, c'est-à-dire que ces examens concernent seulement un nombre limité de cas", a-t-il expliqué. "Car sinon les pays hostiles (occidentaux, ndlr) à nos activités nucléaires pacifiques ne vont pas cesser de présenter d'autres questions en fabriquant des documents pour les présenter à l'AIEA", a-t-il ajouté.
L'Iran refusait jusqu'à maintenant de discuter des nouvelles questions évoquées par l'AIEA sur son programme nucléaire controversé, affirmant qu'il s'agissait d'allégations sans fondement.
M. Abbassi Davani a précisé que le directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, avait insisté dans ses "lettres sur certaines allégations, en affirmant que l'Iran devait y répondre". Mais "tant que nous n'avons pas reçu ces questions de manière officielle, nous ne pouvons pas y répondre", a-t-il ajouté.
L'Iran est sous le coup de six condamnations de l'ONU et de sévères sanctions internationales contre son programme nucléaire controversé, dont les Occidentaux redoutent qu'il n'ait un objectif militaire, ce que Téhéran nie.
En juin, l'Iran avait invité M. Amano à se rendre à Téhéran, mais ce dernier a affirmé qu'il effectuerait ce voyage "à un moment approprié", soulignant qu'il fallait des résultats concrets et constructifs.
Toutefois, le chef des inspecteurs de l'AIEA, Herman Nackaerts, accompagné de ses adjoints, a effectué à la mi-août une visite de cinq jours en Iran. "Nous avons mis à la disposition de M. Nackaerts plus d'informations sur nos activités nucléaires pacifiques. Nous avons notamment autorisé une visite de l'usine de production d'eau lourde d'Arak et (du Centre) de recherches sur les centrifugeuses de la nouvelle génération" destinées à enrichir l'uranium, a déclaré M. Abbassi Davani.
M. Nackaerts a également pu visiter la centrale nucléaire de Bouchehr, les installations d'enrichissement d'uranium à Fordo et Natanz et l'usine de fabrication de barres de combustible d'Ispahan.
Les opérations d'enrichissement d'uranium à 3,5% sont menées à Natanz (Centre), sous le contrôle des inspecteurs de l'AIEA.
En revanche, Téhéran a décidé de transférer ses activités d'enrichissement à 20% (qui doivent servir à fabriquer le combustible pour le réacteur de recherche et médical de Téhéran) dans son usine de Fordo, située à 150 km au sud de Téhéran, qui doit entrer en service prochainement.
M. Abbassi Davani a ajouté que "le site de Fordo, tout comme celui de Natanz" serait mis sous la supervision de l'AIEA qui "a accès aux informations détaillées sur la production de l'uranium enrichi et qui met sous plomb les endroits où la production est stockée".
L'uranium faiblement enrichi est utilisé uniquement à des fins pacifiques mais si l'enrichissement est poussé à plus de 90%, il peut servir à fabriquer l'arme atomique. "Contrairement à la propagande de l'Occident, l'Iran n'a pas l'intention de faire de l'enrichissement d'uranium à plus de 20%", a affirmé M. Abbassi Davani.
AFP/VNA/CVN