Après deux tours de scrutin, M. Noda, 54 ans, a été nommé à la présidence du Parti démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) avec 215 voix, devant le ministre de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie, Banri Kaieda, 62 ans, crédité de 177 suffrages sur les 392 exprimés par les parlementaires du PDJ.
M. Noda est élu le 30 août au poste de Premier ministre par le parlement, grâce à la majorité que détient le PDJ à la toute-puissante Chambre des députés.
L'actuel chef de gouvernement, Naoto Kan, a donné sa démission à l'issue de moins de 15 mois de gouvernance marquée par le séisme et le tsunami du 11 mars, qui ont fait plus de 20.000 morts et disparus dans le Nord-Est et provoqué une catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima.
Lors de sa première conférence de presse, M. Noda a déclaré qu'il souhaitait obtenir le soutien de tout le parti et la coopération de l'opposition conservatrice pour relever les défis du Japon. "Nous sommes dans une situation d'urgence nationale : il faut régler l'accident nucléaire, assurer la reconstruction et faire face à une crise économique grave", a dit M. Noda. La troisième économie du monde a de nouveau plongé dans la récession, et le yen fort handicape les exportations. "Je veux construire des relations de confiance avec l'opposition et lui demander sa coopération", a-t-il ajouté, en soulignant qu'il allait respecter les engagements pris par le Premier ministre Kan d'une révision des promesses électorales du PDJ, comme le souhaitaient les conservateurs.
M. Noda est partisan d'une vaste réforme du système fiscal, incluant une hausse des impôts, dont la taxe sur la consommation, actuellement de 5%, afin d'assainir les finances du Japon, plombées par une énorme dette.
"Nous allons examiner à quelle date appliquer une hausse des impôts, sur quels produits et son influence sur l'économie, et plusieurs options seront bientôt présentées par la commission fiscale du gouvernement", a-t-il dit.
La victoire de M. Noda est due au bon report des voix des trois autres candidats battus au premier tour : l'ex-ministre des Affaires étrangères, Seiji Maehara, le ministre de l'Agriculture, Michihiko Kano, et l'ancien ministre des Transports, Sumio Mabuchi.
AFP/VNA/CVN