"C'est dur et nous subissons des pertes significatives comme nous l'anticipions", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne Fox News.
Cependant, a ajouté M. Gates "l'essentiel c'est que nous progressons, seulement plus lentement que prévu (...) ce qui évidemment nous préoccupe". Mais "je pense que la situation est dépeinte d'une manière exagérément négative", a-t-il ajouté, répondant à une question sur les récentes déclarations du général Stanley McChrystal, commandant en chef américain des forces de l'OTAN en Afghanistan, selon qui les opérations avançaient plus lentement en raison de difficultés sur le terrain. "Je crois aussi que dans son message aux ministres de l'OTAN (le 10 juin), le général McChrystal disait être confiant dans sa capacité à montrer, d'ici décembre, qu'il met en oeuvre, non seulement la bonne stratégie, mais que nous faisons aussi des progrès", a poursuivi M. Gates. "Cette stratégie est exécutée depuis seulement 4 ou 5 mois" avec seulement une partie des renforts engagés, a-t-il souligné rappelant que "le président a dit que nous attendrons jusqu'en décembre avant d'évaluer les résultats". "Je pense qu'il y a une précipitation dans le jugement" porté sur la situation et franchement on oublie que nous sommes seulement à mi-chemin de la mise en place de tous les composants (de la stratégie)", a insisté M. Gates. Il a aussi dit que "l'armée afghane devrait être prête à assumer des responsabilités de base en matière de sécurité dans certaines régions d'Afghanistan certainement d'ici un an à compter de juillet" 2011, date à partir de laquelle les États-Unis vont amorcer le retrait de leurs troupes.
Le secrétaire général de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, a indiqué le 20 juin que juillet 2011 restait une date ferme pour entamer la réduction des forces américaines d'Afghanistan. "Ce qui sera déterminé à cette date sera le niveau et l'ampleur de la réduction des effectifs", a-t-il dit sur la chaîne ABC, relevant que "les forces afghanes seules peuvent assumer de plus en plus de responsabilités pour la sécurité de leur pays". "Mais la date de juillet ne change pas et tout le monde est d'accord sur cela", a ajouté le haut responsable sans démentir des remarques attribuées dans un livre au vice-président Joe Biden selon lesquelles "un grand nombre de troupes" américaines quitteraient alors l'Afghanistan.
Le général David Petraeus, commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan, avait insisté la semaine dernière lors d'une audition au Sénat sur le fait qu'un retrait pourrait se faire seulement si les conditions de sécurité étaient satisfaisantes et que le gouvernement Afghan était prêt à prendre le relève. "Il est important de voir cette date de juillet 2011 pour ce qu'elle est : la date du début d'un processus entouré de conditions", avait insisté le haut-gradé. "Le rythme auquel nous effectueront ce retrait ainsi que son ampleur se fera selon des conditions qui seront déterminées par le général McChrystal, les hauts responsables civils de l'OTAN (...) et le gouvernement Afghan", a expliqué M. Gates.
Il a aussi reconnu la persistance de problème de corruption au sein des forces armées afghanes, répondant par l'affirmative à une question du journaliste lui demandant s'il était vrai que certains officiers volaient les salaires des recrus.
AFP/VNA/CVN