Le bilan des pluies torrentielles en France passe à 20 morts

Le bilan des pluies torrentielles tombées le 15 juin sur le département du Var, dans la Sud-Est de la France, n'a cessé de s'alourdir le 16 juin, avec 20 morts désormais comptabilisés.

Onze morts ont été retrouvés dans la ville de Draguignan (40.000 habitants), 5 dans la localité proche de Trans-en-Provence, un au Luc, un à Roquebrune, un à Fréjus et un dans le lac Saint-Cassien, a précisé la préfecture. Le bilan pourrait encore évoluer, compte tenu de l'importance des dégâts.

Selon le secrétaire général de la préfecture du Var, Olivier de Mazières, les victimes sont principalement des personnes âgées.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, qui s'est rendu sur les lieux dans l'après-midi, a évoqué "une catastrophe sans précédent dans la région". Et la présidente a annoncé la venue du président Nicolas Sarkozy en début de semaine prochaine.

Selon Météo France, il faut remonter à 1827 pour retrouver des crues de cette ampleur dans la région. "Il y a eu la conjonction de 2 phénomènes, plus de 300 mm de précipitations cumulées, le matin puis le soir, et donc plusieurs mètres d'eau, et des crues très importantes", a précisé Juan Carlos Lopez, de la direction Sud-Est. Les communes les plus touchées sont Draguignan, Les Arcs, Figanières, Roquebrune et Trans.

À Draguignan, où l'eau est montée de plus de 2 mètres, de nombreuses rues étaient jonchées de voitures enchevêtrées, de branches d'arbres, de boue.

Les 436 détenus de sa prison, inondée, ont dû être évacués dans l'après-midi vers d'autres établissements.

À Figanières, joli village de 2.500 perché sur une colline, la rue principale a été dévasté par un torrent. "Les vieux ne se souviennent pas que leur père ou grand-père leur ait raconté une telle catastrophe", disait Paule Moisson, épicière dans ce village depuis 41 ans, en s'activant pour nettoyer les dégâts.

Près de 2.000 secouristes étaient toujours sur le terrain mercredi soir pour poursuivre les opérations de sauvetage. "On cherche des gens, on vérifie qu'il n'y a rien sous les carcasses de voitures", a expliqué la sous-préfète de Draguignan, Corinne Orzechowski. Des opérations de pompage ont aussi été engagées dans les lieux sensibles, comme les maisons de retraite.

Plus de 1.350 personnes ont été hélitreuillées et 100 sauvetages réalisés à l'aide d'embarcations, a précisé la préfecture.

Après une accalmie mercredi, une nouvelle perturbation orageuse était attendue dans la soirée, selon la préfecture qui déconseillait aux automobilistes de s'aventurer sur les routes.

La vallée de l'Argens, au sud de Fréjus, à la confluence de plusieurs cours d'eau, est particulièrement surveillée, avec évacuations d'habitations ou de campings. Il reste aussi des cuvettes où l'eau s'est accumulée, comme sur le poste électrique de Trans-en-Provence, a précisé M. de Mazières, soulignant que la remise en état de cet équipement "est une priorité".

Selon la préfecture, 98.000 personnes restaient privées d'électricité mercredi soir et 13.400 de télécommunications. Le réseau d'eau potable est également touché en raison des pannes électriques. Au total, 1.000 personnes étaient encore accueillies dans les centres d'hébergement ouverts dans les communes touchées.

Le trafic ferroviaire est également interrompu entre Toulon et Nice jusqu'à aujourd'hui et plusieurs routes secondaires sont impraticables.

Les écoles et collèges de Draguignan, Sainte-Maxime et des Arcs restent fermés le 17 juin, mais pas les lycées où les épreuves de l'examen du Bac ont été maintenues.

AFP/VNA/CVN

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