"L'océan est le principal puits de carbone planétaire, mais depuis 10 ans, il est de moins en moins capable de jouer ce rôle, au Nord comme au Sud", constate le CNRS dans un communiqué qui fait la synthèse de 3 programmes de recherche récents. La capacité d'absorption de CO2 de l'océan austral, auparavant estimée à 500 millions de tonnes par an, serait en réalité 10 fois moins élevée, selon les résultats des mesures récentes, plus complètes que celles réalisées au début des années 90.
Le phénomène serait lié à une intensification des vents qui font remonter des profondeurs vers la surface de grandes quantités de C02.
La diminution de l'efficacité de l'océan en tant que puits de carbone a également été constatée dans l'Atlantique nord.
Mais "dans l'hémisphère nord, on ne sait pas encore à quoi l'attribuer. Ca pourrait être la circulation de l'océan qui a changé, une réponse des écosystèmes ou de l'activité biologique, mais on n'a pas encore d'attribution définitive", a déclaré Nicolas Metzl, de l'Institut Pierre Simon Laplace. "Ce ne sont pas des modèles, mais des observations", insiste le chercheur. Il rappelle que "chaque année, 10 milliards de tonnes de CO2 sont injectées dans l'atmosphère par les activités humaines, contre 6 milliards dans les années 90".
Alors que l'océan perd parallèlement de sa capacité d'absorption, son efficacité en tant que puits de carbone, "estimée auparavant à environ 30%, tombe à moins de 20%", constate le chercheur.
AFP/VNA/CVN