L'avion a réalisé un essai d'une heure et demie le 30 janvier au départ de l'aéroport de Tokyo-Haneda, propulsé par 4 moteurs dont un tournait grâce à un mélange de kérosène et de biocarburant, à parts égales.
"Tout s'est déroulé correctement. Je n'ai pas perçu de différences entre le moteur chargé en biocarburant et les autres réacteurs", a assuré le pilote de JAL, Keiji Kobayashi. "Nous souhaitons fortement contribuer à faire avancer la recherche sur l'utilisation de carburants alternatifs et aujourd'hui est un jour important en ce sens", s'est réjoui le Pdg de JAL, Haruka Nishimatsu.
JAL, l'avionneur américain Boeing et le motoriste Pratt & Whitney, qui ont travaillé de concert pour préparer ce test, ont employé un biocarburant dit "de deuxième génération", c'est-à-dire élaboré à partir de plantes non utilisées comme nourriture par l'homme.
Il s'agit d'un mélange émanant de 3 végétaux, "la camelina à environ 84%, la jatropha à moins de 16% et l'algae, à 1%", selon JAL.
"Aucune modification matérielle n'a été réalisée sur l'appareil (l'un de la flotte de JAL) ni sur le moteur, avant d'effectuer ce test", a souligné la compagnie.
L'objectif est d'employer un biocarburant qui remplisse toutes les spécifications requises par les appareils Boeing, sans devoir rectifier ces derniers.
Les carburants alternatifs conçus spécifiquement pour le secteur aérien doivent à tout le moins avoir les mêmes propriétés indispensables (stabilité, comportement face aux variations de température, masse volumique, etc.) que le kérosène.
"Nous espérons que des avions de ligne partiellement alimentés au biocarburant commenceront à voler d'ici 3 ou 5 ans", a déclaré la directrice générale de la filiale de l'avionneur américain au Japon, Nicole Piasecki.
Le transport aérien civil est actuellement responsable de 2% des émissions mondiales de CO2, selon l'Association internationale du secteur (IATA).
Le concurrent européen de Boeing, Airbus, s'est aussi lancé dans des recherches et expérimentations similaires, dans le but non seulement de lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi de permettre aux compagnies de moins dépendre des hydrocarbures dont le prix fluctue rapidement et dont les réserves s'amenuisent.
AFP/VNA/CVN