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La Première ministre britannique Liz Truss défend son plan économique contesté face aux députés le 12 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Certains élus +tories+ évoquent déjà des noms pour remplacer Liz Truss, à peine un mois après son arrivée au pouvoir. Des scénarios relayés par la presse britannique, qui titrent comme The Times sur le "complot" à l'oeuvre pour remplacer la Première ministre, tandis que The Sun s'interroge sur la durée de vie de Liz Truss à Downing Street.
A la question de savoir si lui et Liz Truss seraient encore là dans un mois, le ministre des Finances Kwasi Kwarteng, également sur la sellette, a été catégorique jeudi 13 octobre à Washington : "absolument, 100%. Je ne vais nulle part", a-t-il déclaré à des médias britanniques, face aux doutes sur son avenir.
Il a ajouté qu'il restait "totalement concentré sur la mise en place du mini-budget", dont l'annonce le 23 septembre a déstabilisé les marchés et divisé son propre camp conservateur.
Mais près de la moitié (43%) des électeurs ayant voté pour le parti conservateur lors du dernier scrutin veulent désormais voir un nouveau Premier ministre à Downing Street, selon un sondage YouGov pour le The Times publié jeudi soir.
Nouvelle volte-face
Au pouvoir depuis 37 jours, Liz Truss semble prête à se résoudre à une nouvelle volte-face sur son "mini-budget" qui prévoit des baisses massives d'impôts sans financement clair, selon les médias britanniques.
De nombreux députés conservateurs l'enjoignent depuis plusieurs jours de revenir sur certains éléments de ce plan, notamment l'annulation d'une hausse prévue de l'impôt sur les sociétés.
Selon le Financial Times, des discussions étaient en cours jeudi à Downing Street sur un éventuel revirement.
"Des députés conservateurs sont en train de sonder pour un possible remplacement de Kwasi Kwarteng et même éventuellement de Liz Truss", avait affirmé plus tôt dans la journée sur la BBC Paul Goodman, ancien député et rédacteur en chef de ConservativeHome, un site très influent chez les Tories britanniques.
"Toutes sortes de noms sont évoqués", a-t-il ajouté en évoquant notamment Rishi Sunak, l'ancien rival de Liz Truss lors de la campagne pour Downing Street.
Mais Downing Street a insisté jeudi sur le fait que la position de l'exécutif "n'avait pas changé" et que la Première ministre et son ministre des Finances étaient "concentrés sur la mise en place de leur plan pour la croissance".
"Recalibrage" nécessaire
Le ministre des Finances britannique Kwasi Kwarteng, à gauche, et la Première ministre Liz Truss au Congrès du Parti conservateur le 2 octobre à Birmingham. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le congrès des conservateurs au début du mois avait déjà été marqué par les tensions et dissensions internes.
"Les députés qui font circuler un tableau de noms sur qui devrait remplacer Truss ne tiennent pas compte du fait qu'ils ne peuvent pas imposer au public britannique un autre Premier ministre pour lequel le public n'a pas voté", a réagi sur Twitter l'ancienne ministre Nadine Dorris, soutien de Liz Truss, confirmant ainsi l'existence de ce tableau.
Liz Truss, 47 ans, nommée Première ministre le 6 septembre pour remplacer Boris Johnson, est la quatrième dirigeante conservatrice depuis 2016.
"Changer de leader serait une idée désastreuse politiquement et économiquement", a défendu le ministre des Affaires étrangères James Cleverly, dépêché jeudi matin sur plusieurs radios et télévisions pour défendre la politique de Mme Truss.
En présentant le "mini-budget" fin septembre, "il s'agissait de nous assurer que les impôts baissent pour 30 millions de personnes et ce sont des messages très forts. Je pense que nous devons absolument nous y tenir", a-t-il défendu sur Sky News alors que l'inflation frôle les 10% dans le pays.
Après l'annonce de ces baisses d'impôts massives sans financement clair, les marchés ont violemment réagi. La livre sterling a atteint fin septembre un plus bas historique, suscitant des réactions du Fonds monétaire international et de la Banque d'Angleterre.
Jeudi, après une réunion avec Kwasi Kwarteng, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a estimé que si des éléments probants penchaient en faveur d'un "recalibrage" des mesures annoncées, alors "il est bon pour les gouvernements de le réaliser".
AFP/VNA/CVN