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La première ministre française Elisabeth Borne et le président algérien Abdelmajid Tebboune à Alger le 10 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La cheffe du gouvernement s'est réjouie de progrès dans le rapprochement bilatéral, accomplis en particulier lors d'une réunion dimanche 9 octobre du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), la première depuis 2017.
"J'ai le sentiment que, ensemble, nous avons avancé et que ce CIHN nous a permis de poser les fondements d'un partenariat renouvelé, inscrit dans la durée et qui profitera à nos jeunesses", a déclaré aux médias Mme Borne.
Le CIHN, auquel participaient une quinzaine de ministres de chaque pays, a débouché sur la signature de 12 accords de coopération industrielle, technologique, éducative et culturelle, dont une majorité toutefois de déclarations d'intention.
Lundi 10 octobre, Mme Borne et son homologue Aïmene Benabderrahmane ont inauguré un Forum d'affaires franco-algérien afin d'impulser "une nouvelle dynamique" dans les échanges économiques entre les deux pays.
Souhaitant des partenariats basés sur "la complémentarité", le Premier ministre algérien a souligné qu'Alger doit "diversifier" son économie, "sortir de la dépendance aux hydrocarbures et attirer des investissements étrangers".
Il a cité l'agriculture, la production de médicaments, les énergies renouvelables et les infrastructures comme offrant des opportunités aux entreprises françaises dans un contexte d'assouplissement récent de la stricte législation algérienne sur les investissements étrangers.
Le Forum, qui se tient jusqu'à mardi 12 octobre, est organisé par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et Business France, structure publique chargée des investissements internationaux, qui a fait venir 70 entreprises françaises.
La France, "premier investisseur en Algérie, hors hydrocarbures", et ses entreprises sont "prêtes à participer à la diversification" algérienne, a assuré Mme Borne, appelant à s'appuyer sur les jeunes des deux pays qui "ont envie d'agir et foisonnent d'idées".
"L'ambiance ça compte"
Le vice-président du patronat français (Medef), Fabrice Le Saché, a salué le rôle du président Emmanuel Macron, venu rencontrer le chef de l'État algérien Abdelmajid Tebboune fin août pour relancer les relations bilatérales, après des mois de brouille. "Il a suscité une ambiance et l'ambiance ça compte" pour les affaires, a-t-il déclaré à l'AFP.
La Première ministre française Elisabeth Borne (2e à droite) visitant le lycée français international Alexandre Dumas à Alger le 10 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Algérie est le deuxième partenaire commercial de la France en Afrique. Selon les douanes algériennes en 2020, la France est le deuxième fournisseur du pays après la Chine, et son deuxième client juste derrière l'Italie.
Paris est aussi le deuxième investisseur en Algérie, selon le FMI, avec 500 entreprises implantées dans le pays, qui représentent 40.000 emplois directs.
La question du gaz n'était pas au menu mais Mme Borne a déjà dit vouloir "continuer d'avancer" avec l'Algérie pour accroître ses capacités de production.
La délégation française comptait un seul grand groupe, Sanofi, qui a un projet d'usine à insuline. Quatre PME y sont aussi représentées : Générale Energie (recyclage), Infinite Orbits (micro-satellite), Neo-Eco (déchets) et Avril (agro-alimentaire).
Selon Mme Borne qui a déjeuné avec le président Tebboune avant de regagner Paris, la coopération entre les deux pays va se poursuivre à travers "des visites et échanges réguliers aux niveaux économique, politique et technique".
Pour la Première ministre française, ce partenariat "renforcé" s'axe sur trois piliers: l'économie, la mobilité et les visas, et la jeunesse. Côté algérien, le Premier ministre a salué une "grande convergence (...) sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun".
AFP/VNA/CVN