Lisbonne sauve Banco Espirito Santo, mais pas ses actionnaires

Le Portugal s'est réveillé lundi 4 août avec une nouvelle banque née de la partie saine de Banco Espirito Santo, renflouée par l'État portugais et ses concurrentes, et délestée de ses actifs toxiques, laissés entre les mains des actionnaires.

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Baptisée Novo Banco, la nouvelle entité bénéficie d'une injection de capital de 4,9 milliards d'euros, dont 4,4 milliards puisés dans l'enveloppe de 12 milliards allouée à la recapitalisation des banques dans le cadre du plan de sauvetage accordé au Portugal en mai 2011 par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).

Le quartier général de la banque portugaise Banco Esperito Santo à Lisbonne, le 3

Les 500 millions d'euros restants seront apportés par le Fonds de résolution alimenté par les banques portugaises, créé en 2012 à la demande de la troïka UE-BCE-FMI afin de faire face à des crises.

Banco Espirito Santo Ce dénouement a été bien accueilli par les marchés. Alors que le titre Banco Espirito Santo restait suspendu, la Bourse de Lisbonne a rebondi de 0,98% et le taux des emprunts portugais à dix ans se détendait à 3,623% contre 3,701% vendredi.

"Le plan de sauvetage est positif car il y a un véritable partage de la charge entre les actionnaires et les détenteurs de dette subordonnée d'un côté, et l'Etat qui puise dans une partie de ses réserves pour recapitaliser la nouvelle banque", a commenté Alan Lemangnen, économiste de Natixis.

L'opération a "un impact budgétaire limité" pour le Portugal, mais ampute "les réserves disponibles" pour gérer un choc futur, a estimé l'agence de notation Fitch.

Nouvelles règles européennes

En attendant l'arrivée de l'Union bancaire, les règles européennes prévoient déjà que les actionnaires et les créanciers non prioritaires soient mis à contribution dans le sauvetage d'une banque avant qu'une aide de l'État ne soit sollicitée.

La solution annoncée est "celle qui défend le mieux les contribuables mais aussi les clients particuliers et les entreprises qui travaillaient avec BES", s'est félicité le Premier ministre Pedro Passos Coelho.

Sans surprise, les petits actionnaires de BES sont remontés. "Ils sont indignés et se sentent impuissants. Ils ont perdu confiance dans le système financier", a affirmé le président de l'Association des investisseurs du marché de capitaux Octavio Viana.

Deuxième actionnaire de BES après la famille Espirito Santo, la banque française Crédit Agricole, qui annoncera ses résultats semestriels mardi 5 août, restait muette après avoir profité de l'augmentation de capital à laquelle il a été procédé en mai pour réduire sa part de 20,1% à 14,6%.

La nouvelle banque regroupant les actifs sains de BES sera entièrement détenue par le Fonds de résolution des banques, qui devra rembourser à l'État le prêt de 4,4 milliards d'euros en revendant l'institution, tandis que les "actifs à problème" seront isolés au sein d'une structure de défaisance chargée de les liquider.

AFP/VNA/CVN

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