Avant même la publication des comptes en fin de soirée, le titre de BES avait poursuivi dans la journée sa descente aux enfers à la Bourse de Lisbonne, dévissant de 10,57% à 0,347 euro, le niveau le plus bas jamais atteint.
Devanture de la banque Espirito Santo à Lisbonne, le 10 juillet. |
En un mois, le titre a perdu près de la moitié de sa valeur et la capitalisation boursière de BES est passée mercredi 30 juillet sous le seuil des 2 milliards d'euros, reléguant la banque à la troisième place derrière BCP et BPI.
Les pertes de la banque dépassent ainsi de loin ses réserves financières, chiffrées début juillet à 2,1 milliards d'euros.
Le nouveau PDG de la banque, Vitor Bento, a aussitôt jugé nécessaire une augmentation du capital, projet qu'il compte soumettre aux actionnaires lors d'une prochaine assemblée générale.
"Des investisseurs sont prêts à prendre des participations importantes dans la banque", a affirmé Vitor Bento, qui a également évoqué "la possibilité de céder des actifs".
La Banque centrale du pays avait tenté de rassurer les investisseurs en affirmant que BES pouvait résister à un choc dans ses comptes, même si ses pertes étaient supérieures à son matelas financier. "BES reste solvable et les fonds qui y sont déposés restent garantis", avait-elle fait valoir.
Des investisseurs étrangers sont sur les rangs pour racheter des parts de la banque ou participer à une augmentation du capital, "mais ils réclament une transparence totale sur les comptes", a indiqué une source proche du dossier.
Le siège d'une des holdings du groupe, Rioforte, à Lisbonne a été perquisitionné mercredi 30 juillet par les autorités judiciaires dans le cadre de cette enquête.
Rioforte fait partie des trois holdings de la galaxie familiale qui ont demandé auprès des autorités luxembourgeoises à être placées en redressement judiciaire pour se mettre à l'abri de leurs créanciers. La dette totale du groupe est estimée à 7 milliards d'euros.
AFP/VNA/CVN