Le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne, ou Bund, qui sert de référence à l'ensemble du marché obligataire, a ainsi atteint un point bas à 1,109% dans la journée, dépassant son précédent record de juin 2012 (1,127%).
Sur le marché de la dette, les taux évoluent en sens inverse de la demande, c'est-à-dire que plus les dettes sont recherchées, plus leur taux baisse, offrant ainsi aux États des conditions de financement de plus en plus attractives. Les investisseurs acceptent pour leur part une rémunération moindre en échange de la sécurité de leur placement.
Dans un environnement assombri, la dette allemande a bénéficié à plein de son statut de valeur refuge. Photo : AFP/VNA/CVN |
Les nombreuses perturbations géopolitiques actuelles, en particulier en Ukraine après le crash de l'avion de ligne de Malaysia Airlines, ont largement favorisé le repli des investisseurs vers le marché obligataire ces dernières semaines.
L'Allemagne n'a d'ailleurs pas été la seule à bénéficier de ce mouvement, la détente ayant été observée dans la plupart des grandes économies de la zone euro qui ont déjà plusieurs fois amélioré leurs records récemment.
Dans le sillage de l'Allemagne, le taux d'emprunt à dix ans de la France a d'ailleurs amélioré de nouveau le sien, à 1,5102%, tout comme l'Espagne à 2,457% et l'Italie à 2,632%.
À la clôture du marché européen à 18h00 (16h00 GMT), le taux allemand a terminé à 1,120% contre 1,148% la veille sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise. Celui de la France a fini à 1,505% (contre 1,543%), celui de l'Italie à 2,640% (contre 2,674%) et celui de l'Espagne à 2,471% (contre 2,494%).
Hors zone euro, celui de la Grande-Bretagne a aussi reculé à 2,546%, contre 2,578%. Aux États-Unis, le taux d'emprunt à 10 ans baissait également à 2,475% (contre 2,485%), tout comme celui à 30 ans à 3,240% (contre 3,255%). Le taux à 3 mois montait à l'inverse à 0,02% (contre 0% la veille).
Le niveau extrêmement bas du Bund en faisait logiquement l'un des records les plus difficiles à atteindre.
"C'était le plus dur à atteindre, car ses niveaux de valorisation sont tout sauf attractifs", résume Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.
Cependant, ce contexte n'explique pas à lui seul, cette baisse quasiment continu des taux d'emprunts en zone euro.
AFP/VNA/CVN