>>L'Argentine espère un accord de dernière minute avec les fonds
Le chef du gouvernement argentin, Jorge Capitanich, à la conférence de presse du 30 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN |
L'agence de notation Standard and Poor's (S&P) avait abaissé la note de l'Argentine d'un cran à "défaut sélectif" un peu avant que le ministre argentin de l'Économie Axel Kicillof n'annonce à la presse depuis New York que les deux parties s'étaient séparées sans accord.
Ce scénario pousse mécaniquement l'Argentine, troisième économie d'Amérique latine, en défaut de paiement sur un montant minime pour un État, 539 millions de dollars.
"Malheureusement, aucun accord n'a été trouvé et la République d'Argentine va se retrouver de manière imminente en situation de défaut" de paiement, a déclaré Daniel Pollack, le médiateur désigné par la justice américaine pour mener les négociations.
C'est la deuxième fois en 13 ans que ce scénario se produit en Argentine.
Présentation de la dette de l'Argentine et du scénario possible si le pays est en défaut de paiement. Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon les analystes, une des premières conséquences du défaut de paiement est d'éloigner durablement l'Argentine de l'accès aux marchés internationaux des capitaux, dont elle est exclue depuis sa faillite en 2001.
Selon S&P, le "défaut sélectif" signifie que "l'emprunteur n'a pas honoré une certaine partie de ses obligations ou une émission spécifique mais qu'il continue de payer ses autres types d'emprunts dans les temps".
La bourse de Buenos Aires a peu réagi à la nouvelle, l'indice Merval s'adjugeant +6,94% à la clôture.
À l'issue de la réunion, M. Kicillof a assuré que les fonds spéculatifs "ont essayé de nous imposer quelque chose d'illégal (...). L'Argentine est prête à dialoguer, à trouver un consensus. Nous allons chercher une solution juste, équilibrée et légale pour 100% de nos créanciers".
Buenos Aires "va rembourser" les porteurs de bons issus de la dette restructurée, mais "à des conditions raisonnables, sans tentative d'extorsion, sans pression, sans menace", a-t-il ajouté, niant que son pays soit en situation de défaut de paiement.
"L'argent est là, bien évidemment si nous étions en défaut, il ne serait pas là", a-t-il expliqué avant de rentrer pour Buenos Aires.
AFP/VNA/CVN