Au terme de 5 semaines d'enquête, "nous avons transmis aujourd'hui au Pakistan des preuves sur des liens entre des éléments pakistanais et les terroristes qui ont attaqué Bombay le 26 novembre", a annoncé le ministre indien des Affaires étrangères, Pranab Mukherjee.
"Ce qui s'est passé à Bombay est un crime impardonnable!", a-t-il lancé. "Nous demandons simplement au gouvernement du Pakistan de mettre en œuvre les engagements qu'il a pris devant les plus hautes autorités indiennes et de remplir ses obligations inter- nationales", a ajouté le chef de la diplomatie indienne.
Le Pakistan a confirmé le 5 janvier qu'il avait reçu des "informations importantes" concernant les attentats terroristes à Bombay, fournis par l'Inde, qui espère que son pays ouvrira rapidement une enquête. "Ces éléments ont été reçus au Pakistan et sont examinés actuellement par les autorités concernées", a déclaré le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, Mohammad Sadiq, dans un communiqué
Il s'agit de transcriptions d'appels téléphoniques, d'interceptions de communications et de rapports d'interrogatoires, notamment celui du seul survivant du commando islamiste, Mohammed Ajmal Amir Iman, détenu en Inde et citoyen pakistanais selon New Delhi.
L'Inde, les États-Unis et la Grande-Bretagne imputent le carnage de Bombay au Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste armé clandestin pakistanais.
"Nous attendons que le gouvernement pakistanais poursuive rapidement son enquête au Pakistan, en partage les conclusions avec nous afin de traduire les responsables en justice", a insisté M. Mukherjee.
Dès le mois de décembre, Islamabad avait arrêté des dizaines de membres ou proches du Lashkar-e-Taïba et demande depuis 5 semaines à l'Inde de ne pas lui dicter sa conduite dans la lutte contre le "terrorisme" islamiste.
Ainsi, le ministre de l'Intérieur, Palaniappan Chidambaram, se rendra cette semaine aux États-Unis pour y présenter des preuves "accablantes et irréfutables (montrant) que le complot s'est tramé au Pakistan et que lorsque l'opération a commencé à Bombay, elle était organisée et contrôlée depuis le Pakistan", a-t-il annoncé dimanche au journal Indian Express.
Arrivée d'un diplomate américain au Pakistan
L'Inde a déjà partagé ses preuves avec plusieurs États et s'apprête à informer le corps diplomatique à New Delhi, pendant que ses ambassadeurs feront de même dans leurs pays de résidence, a annoncé M. Mukherjee.
Le secrétaire d'État américain adjoint pour l'Asie du Sud, Richard Boucher, est arrivé le 5 janvier à Islamabad pour évoquer avec les dirigeants pakistanais les tensions entre leur pays et l'Inde à la suite des attentats de Bombay, a annoncé un responsable ministériel pakistanais.
M. Boucher s'est entretenu dans la journée avec le président Asif Ali Zardari, le Premier ministre Yousuf Raza Gilani et le ministre des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi, a ajouté ce responsable.
Ces entretiens devaient notamment porter sur les relations indo-pakistanaises, très tendues depuis les attentats de fin novembre à Bombay (172 morts), imputés par New Delhi à un groupe islamiste basé au Pakistan.
Plusieurs responsables américains, dont la secrétaire d'État, Condoleezza Rice, et son adjoint John Negroponte, se sont rendus récemment dans la région pour tenter d'apaiser les tensions entre les 2 pays après les attentats de Bombay.
AFP-XINHUA/VNA/CVN