Des manifestations contre l'offensive israélienne ont par ailleurs rassemblé des dizaines de milliers de Marocains à Rabat, près de 5.000 Libyens à Tripoli et autant d'Australiens à Sydney et Melbourne.
Les efforts pour trouver une solution diplomatique reposaient sur 2 missions distinctes, l'une européenne, l'autre menée par le président français Nicolas Sarkozy, et sur un émissaire russe, dépêché en urgence hier dans la région.
La délégation européenne pilotée par le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg a appelé hier à Prague au cessez-le-feu entre les 2 parties.
Le droit d'Israël à l'autodéfense "n'autorise pas des actions qui affectent massivement les civils", avait jugé plus tôt la présidence tchèque de l'Union européenne.
En cas d'accord, l'Union européenne est prête à contribuer à une mission d'observateurs internationaux pour le maintien de la paix, a fait savoir le Haut représentant pour la politique extérieure de l'UE, Javier Solana. Alors que le président Sarkozy se rend aujourd'hui et demain en tournée au Proche-Orient pour tenter de débloquer la situation, la France a "condamné l'offensive terrestre israélienne contre Gaza, comme elle condamne la poursuite des tirs de roquettes".
Pour la France, comme pour la Norvège et la Suède, l'escalade militaire complique ses efforts, et ceux de l'Union européenne, des membres du Quartette et des États de la région pour faire cesser les combats. Jugeant le "moment très dangereux", le Premier ministre britannique Gordon Brown a estimé justement qu'il fallait "immédiatement" "travailler encore plus dur pour un cessez-le-feu immédiat".
Si l'Espagne a "exhorté" Israël à mettre fin à son offensive terrestre, d'autres voix en Europe se sont faites plus compréhensives à son égard.
"Condamner Israël ne rime à rien car il faut traiter la question des 2 côtés. (...) Tant que les attaques à la roquette continuent, Israël dira toujours: +nous ne pouvons pas accepter cela+ et je le comprends", a déclaré le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende. De même, l'Allemagne a souhaité un cessez-le-feu qui garantisse "la sécurité à long terme d'Israël", en mettant notamment fin aux attaques à la roquette du Hamas et à la contrebande d'armes dans la bande de Gaza.
Les ambassadeurs du Conseil de sécurité convoqués
Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté pendant 4 heures le 3 janvier de la situation à Gaza sans pouvoir s'entendre sur un texte appelant à un arrêt des hostilités, en raison de l'opposition des États-Unis.
Avant même la réunion d'urgence du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait demandé la fin immédiate de l'offensive terrestre israélienne.
L'Égypte a convoqué le 4 janvier les ambassadeurs des 5 pays membres permanents du Conseil de sécurité pour protester contre l'absence de résolution de l'ONU sur l'offensive terrestre d'Israël à Gaza, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Les ambassadeurs des États-Unis, de Russie, de Chine, de Grande-Bretagne et de France ont été convoqués afin de leur "exprimer le mécontentement de l'Égypte face à l'absence d'une résolution contraignante appelant Israël à arrêter son agression sur Gaza", a précisé le ministère dans un communiqué.
Le 4 janvier, l'agence officielle jordanienne Petra a rapporté que le ministre jordanien des Affaires étrangères Salah Bashir avait convoqué dans la nuit les ambassadeurs des 5 pays membres permanents du Conseil de sécurité pour demander "une action internationale urgente visant à faire cesser les attaques d'Israël et ses agressions".
De nombreuses voix se sont élevées, dont celles de la Chine, du Pakistan, de la Jordanie et de la Grèce, pour appeler à l'arrêt immédiat des opérations militaires. Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a accusé l'État hébreu de commettre des "crimes contre l'humanité" contre la population de Gaza.
Sur le terrain, 30 Palestiniens ont été tués le 4 janvier dans la bande de Gaza, dont 20 dans le Nord où ont pénétré les troupes de l'État hébreu, par des tirs de l'armée ou des raids israéliens, selon un nouveau bilan de sources hospitalières palestiniennes.
Plus de 485 Palestiniens ont été tués depuis le début des attaques israéliennes dans la bande de Gaza.
AFP/VNA/CVN