Par 88 voix pour et 45 contre, les députés ont voté la confiance au nouveau gouvernement.
Herman Van Rompuy a été longuement applaudi par les députés. Il les a appelés à ne pas juger son gouvernement "sur ses intentions mais sur ses résultats, pas les résultats à très court terme mais (...) en 2011". Juin 2011 est la date prévue pour les prochaines législatives belges, mais certains doutent que le nouveau gouvernement puisse tenir jusque-là, en raison notamment des tensions persistantes entre communautés francophone et néerlandophone.
Yves Leterme avait démissionné le 19 décembre, car son entourage était accusé d'avoir fait pression sur la justice pour qu'elle valide le plan de sauvetage de la banque Fortis et son passage sous le contrôle de BNP Paribas.
Le nouveau gouvernement a repris l'essentiel du programme et de la composition de l'équipe d'Yves Leterme, en s'appuyant sur une large coalition de 5 partis : chrétiens-démocrates et libéraux côté flamand, chrétiens-démocrates, libéraux et socialistes côté francophone.
Mais Herman Van Rompuy s'est engagé sur un terrain dangereux en réclamant dès son premier discours au parlement mercredi dernier une accélération des négociations communautaires sur l'avenir du pays.
Il vise notamment des solutions "dès l'été" concernant le seul arrondissement bilingue du pays, celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), qui cristallise les clivages linguistiques. Les Flamands exigent la scission de BHV depuis des années, mais les francophones veulent le maintenir car il permet aux francophones vivant dans la banlieue flamande de Bruxelles de voter pour des candidats francophones de la capitale et d'aller en justice en français.
L'opposition flamande a mis en doute le 2 janvier la légitimité du nouveau gouvernement en Flandre.
M. Van Rompuy a annoncé la création de 2 commissions, l'une sur la "séparation des pouvoirs", l'autre sur les seuls aspects économiques et financiers de la crise. L'opposition y voit un moyen de limiter le champ d'investigation.
"Le gouvernement tente à nouveau de s'immiscer dans un autre pouvoir alors que son prédécesseur est justement tombé à cause d'un problème de séparation des pouvoirs", a critiqué l'écologiste Jean-Marc Nollet.
AFP/VNA/CVN